Depuis La terrasse du fameux Mas de Martin, la résidence du peintre, une vue plongeante sur une scène de la vie de famille de Chabaud, ses enfants, son chien, plusieurs personnages dont la bonne en train d’étendre le linge, et un personnage portant chapeau appuyé à la table ronde en pierre, que l’artiste aimait représenter.
L’œuvre est réalisée comme très souvent à l’huile sur carton dont le peintre laisse de belles réserves, elle est proposée dans un cadre moderne noir et argent qui mesure 69 cm par 91,5 cm et 52 cm par 75 cm pour la peinture seule.
En excellent état, elle est signée en bas à droite et porte l’étiquette d’inventaire de la famille au dos mentionnant le numéro 00718, le titre : « La Terrasse de la Villa » ainsi que la date, 1925.
Une œuvre colorée, expressionniste et puissante de l’un des plus importants peintres provençaux du début du XXe siècle.
Entré à l'école des beaux-arts d'Avignon en 1896, Auguste Chabaud a pour maître Pierre Grivolas. Puis en 1899, il part à Paris poursuivre ses études à l'Académie Julian et à École des beaux-arts, dans l'atelier de Fernand Cormon (1845-1924). Il rencontre Henri Matisse et André Derain. La propriété viticole de ses parents subit la crise de 1900, obligeant Auguste Chabaud à redescendre dans le Midi. En 1901, Auguste Chabaud doit quitter Paris pour gagner sa vie, il s'embarque comme pilotin (ou pilotier) sur un navire et découvre la côte occidentale africaine. La même année son père meurt; il hérite avec son frère de la propriété viticole et des terres que seul son frère va gérer. À cette période, Chabaud travaille beaucoup sur papiers de boucherie. De 1903 à 1906, il fait son service militaire en Tunisie d'où il va revenir avec des carnets de croquis remplis d'images locales, dont de nombreux dessins de militaires, d'indigènes et de scènes de bar peuplés de filles et de marins. De retour à Paris, Chabaud débute en 1907 au Salon des indépendants exposant parmi les fauves. Il va découvrir une nouvelle vie, celle de la nuit parisienne et des cabarets. Les collectionneurs commencent à s'intéresser à son travail. À Montmartre où il a son atelier, il peint les rues et les places animées ou désertes, les scènes de la vie nocturne et les maisons closes. En 1911, il entame sa période cubiste, travaille de grands formats et sculpte. S'ensuivent de nombreuses expositions dont celle de New York en 1913 où il expose aux côtés d'Henri Matisse, André Derain, Maurice de Vlaminck et Pablo Picasso, puis à Chicago et Boston. Ses toiles de la période fauve décrivent la vie nocturne parisienne: cabarets, cafés théâtre, prostituées, aux teintes de couleurs vives (jaune, rouge) contrastant avec les couleurs de la nuit (bleu marine, noir). À son retour de la Première Guerre mondiale, en 1919, Auguste Chabaud s'installe définitivement à Graveson, dans les Alpilles. À partir de 1920, il entame sa période bleue (il emploie le bleu de Prusse à l'état pur) dans laquelle la Provence, ses personnages et ses coutumes sont mis en avant. Le Sud, qu'il n'a jamais cessé de peindre, même dans sa période parisienne, va l'occuper désormais exclusivement. Comme l'avait fait Paul Cézanne avec la montagne Sainte-Victoire, Auguste Chabaud immortalisera «la montagnette», peignant des scènes de campagne, des paysans arpentant les collines et sentiers des Alpilles. Il y restera jusqu'à la fin de sa vie, vivant reclus dans sa maison avec sa femme et ses sept enfants. Surnommé l'«ermite de Graveson», il meurt en 1955. On peut voir certaines de ses œuvres à Marseille au musée Cantini, à Paris au musée national d'art moderne, au musée d'art moderne de la ville de Paris, et à Genève au Petit Palais. En 1992, le conseil régional PACA ouvre un musée en son honneur à Graveson. Des peintres lui rendent régulièrement hommage, comme Claude Viallat en 2003. Auguste Chabaud a écrit des poèmes et des livres tels que: L'Estocade de vérité, Le Tambour Gautier, Je me suis pris pour Démosthène. Œuvres dans les collections publiques France
Toulon, musée d'art: Villeneuve-lès-Avignon, huile sur carton, 53 × 76 cm.
Troyes, musée d'art moderne: La Gare, 1907, huile sur toile, 73 × 100 cm.
Centre National Pompidou Musée Beaubourg Paris
Musée de l'Ermitage Saint Pétersbourg
Musée du Vatican Rome
Suisse
Genève, musée du Petit Palais.