Une barrière sur la haie, étude
Signée en bas à gauche, annotation « branches séchées sur la barrière » en haut à droite
Fusain et rehauts de craie blanche sur papier gris
19,6 x 22,5 cm
Encadré : 30 x 36,3 cm
Ce dessin est particulièrement émouvant et intéressant, car il nous donne un aperçu du travail de l'artiste. Il s'agit bien d'une étude, car on voit à quel point Harpignies s'est intéressé à cette barrière qui a dû le charmer, au point d'inclure le détail de la pierre qui lui sert de contrepoids en haut de la feuille. Mais c'est surtout un dessin très abouti, avec ces beaux rehauts de blanc qui témoignent de l'engagement d'Harpignies.
En aménageant et en nourrissant ce paysage, il montre comment le motif de la barrière sert d'ancrage au paysage qui sépare le premier plan de l'arrière-plan lointain et boisé.
Il l'a sans doute trouvé au cours d'une promenade et s'est attardé sur ce motif pittoresque. Nous sommes ici au cœur de l'art et de l'œuvre de cette génération de peintres de plein air de l'école de Barbizon, si attachés à la campagne.
Henri Joseph Harpignies, né à Valenciennes (Nord) et mort à Saint-Privé (Yonne), est un peintre paysagiste, aquarelliste et graveur français de l'école de Barbizon.
Les parents d'Henri Joseph Harpignies le destinent à une carrière commerciale, mais sa volonté de devenir peintre les conduit à le faire entrer dans l'atelier de Jean Achard à Paris en 1846. Après deux ans de formation, il part en Italie.
De retour en France en 1850, Henri Harpignies se consacre aux bambochades d'enfants dans les paysages, rejoignant Corot et l'école de Barbizon qui l'inspireront. Ami intime, les deux artistes font ensemble un voyage en Italie en 1860.
En 1859, il collabore à la décoration de la salle du personnel de l'hôpital de la Charité à Paris, partiellement reconstituée dans le musée de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris.
À son retour d'Italie en 1861, il obtient son premier succès au Salon. Il expose ensuite régulièrement au Salon. En 1866, il reçoit sa première médaille pour Le Soir dans la campagne de Rome, acquis par l'État.
Au cours de sa très longue carrière, Henri Harpignies a peint un grand nombre d'œuvres dans le centre de la France. Il réalise des œuvres décoratives pour l'Opéra de Paris, dont le panneau du Val d'Égrie, qu'il expose au Salon de 1870. Il est l'ami de Léon Bonnat, qui réalise deux fois son portrait en 1889 (Musée des Beaux-Arts de Valenciennes et Petit Palais à Paris).
Il peint les vitraux du château de Trousse-Barrière à Briare en 1895. En 1898, il est nommé Rosati honoraire.
Il obtient de nombreuses récompenses. Médailles au Salon de Paris en 1866, 1868 et 1869. Médaille de seconde classe (argent) à l'Exposition universelle de 1878. Médaille d'honneur en 1897 pour Solitude et Bords du Rhône.
En 1875, il est nommé chevalier, puis promu officier (1883), commandeur (1901) et grand officier (1911) de l'ordre national de la Légion d'honneur.
Il est enterré au cimetière de Saint-Privé (Yonne).
Anatole France l'a décrit comme « le Michel-Ange des arbres et des campagnes paisibles ».
Les œuvres d'Harpignies sont conservées dans de nombreux musées :
- Paris, Le Louvre ; Musée du Petit Palais ; Musée d'Orsay
- Lille, Palais des Beaux-Arts : Vue prise à Moncel-sur-Seille (Meurthe-et-Moselle), vers 1868
ÉTATS-UNIS
- New York, Metropolitan Museum of Art : Paysage avec une ville au loin
- Tulsa, Philbrook Museum of Art : Pont ferroviaire sur la Briare.
- Washington, National Gallery of Art : Paysage en Auvergne.
Canada
- Montréal, Musée des Beaux-Arts de Montréal : Clair de lune (1889)
- Québec, Musée national des Beaux-Arts du Québec : Paysage
Argentine
- Buenos Aires, Musée national des Beaux-Arts