Auvergne – Haute-Loire
Il y a des objets que l’on croit comprendre au premier regard, et puis il y a ceux qui résistent, qui portent en eux une mémoire que le temps a presque effacée, mais pas totalement. Cette coloquinte sculptée appartient à cette dernière catégorie. Objet de protection, trace d’un rituel oublié, ou simple poire à poudre chargée d’intentions magiques, elle témoigne d’un savoir populaire où le mystique et l’utile se confondent.
Sa surface, gravée d’un soldat casqué, d’un homme fumant la pipe, d’un blason, de motifs végétaux, d’un coq et surtout d’un éléphant, renvoie à un imaginaire hybride, entre l’Auvergne rurale et des influences venues d’ailleurs. Un prénom, Gaspard, y est inscrit, comme un dernier vestige de celui qui l’a tenue entre ses mains.
Un réceptacle chargé de mystère
À l’intérieur, deux papiers manuscrits roulés en boule ont été découverts. Ce détail n’est pas anodin : en magie populaire, les papiers froissés enfermaient un nom, une prière ou une invocation, cachés pour préserver leur pouvoir. Certains mots restent déchiffrables, témoins d’un rituel perdu.
Un rituel protecteur ? Une tradition de chasse ?
Deux hypothèses se dessinent :
Un objet de protection
En Auvergne et dans le Massif Central, il était courant de sceller des écrits dans des objets protecteurs : boîtes sculptées, reliquaires de bergers, talismans cachés dans les charpentes. Cette tradition trouve un écho frappant dans les rites Yoruba du Bénin et du Nigeria, où les calebasses servaient de réceptacles sacrés, contenant prières et formules magiques. Un homme d’Auvergne, ayant voyagé, aurait-il voulu enfermer un vœu, une protection ou un secret dans cette gourde sculptée ?
Une poire à poudre “charmée” pour la chasse
Au XVIIIe siècle, certains chasseurs utilisaient des charmes écrits ou prononcés pour améliorer la poudre, bénir leurs balles ou assurer le succès de la chasse. Ces pratiques, entre superstition et foi catholique, étaient le pendant positif de la sorcellerie. La présence de papiers cachés dans cette coloquinte pourrait ainsi correspondre à ces rites populaires liés à la chasse.
Quel que soit son usage initial, cet objet fascine par son caractère hybride, entre art populaire, croyances anciennes et influences venues d’ailleurs.
Dimensions
• Hauteur : 12 cm
Livraison
• Expédition sécurisée via DHL Express
Textes consultés
• Jean-Marc Moriceau, Les Fermiers de l’Île-de-France, Fayard, 1994
• Pierre Saintyves, Les reliques et les images légendaires, Mercure de France, 1912
• Bulletin de la Société de Mythologie Française, 1883 (Rites et croyances populaires du Massif Central)
Remerciements
Un immense merci à Fred McPharty, fondateur de Sesheta-Publications, maison spécialisée dans les livres rares sur l’ésotérisme, l’alchimie et les traditions occultes, pour son aide précieuse dans ces recherches.
Merci également à Patrice Rey, créateur du Musée des Croyances Populaires (Le Château, 43150 Le Monastier-sur-Gazeille, France), pour ses conseils éclairés et son expertise sur les traditions magiques rurales.
Dimensions
• Hauteur totale : 12 cm
TOUTES LES LIVRAISONS SONT FAITES PAR DHL EXPRESS UNIQUEMENT !