- Dossier un peu poussiéreux et abîmé, quelques feuilles avec des inclusions de bois dues à la fabrication.
- Les proportions musicales du cube -
Avec la notion musicale donnée dans le titre, 'Variations sur un thème', Hans Rudolf Bossard explique que les douze représentations ne doivent pas être considérées uniquement comme une succession, mais qu'elles s'imbriquent les unes dans les autres comme une suite de notes. L'artiste a également réalisé matériellement l'emboîtement correspondant à un thème musical grâce au papier japonais semi-transparent et fin. Lorsque les graphiques sont superposés, les feuilles inférieures apparaissent à travers, de sorte qu'en plus du noir et du blanc, les nuances de gris font partie de la structure spatiale rythmée et donnent l'impression d'une structure profonde qui se révèle seulement. Le 'thème du cube', illustré sur la page de titre comme un enchaînement complexe et précis, est présenté sur les graphiques - par analogie avec la musique - comme une succession visuelle de sons spatiaux. Bossard active ainsi des principes musicaux pour l'op-art minimaliste de l'époque, ses feuilles déployant une force d'impact particulière grâce à l'intensité du noir, puisque Bossard n'a pas réalisé de sérigraphies ou de lithographies - comme c'est habituellement le cas - mais des gravures sur bois.
Sur l'artiste
En 1944, à l'âge de quinze ans, Hans Rudolf Bosshard a commencé un apprentissage de typographe à Schaffhouse, qu'il a terminé en 1948. Depuis lors, la typographie est un leitmotiv déterminant dans la création artistique de Bossard, tant du point de vue pratique que théorique. Pendant 30 ans, il a notamment enseigné la typographie à la Kunstgewerbeschule für Gestaltung de Zurich et a publié ses connaissances dans différents ouvrages pédagogiques : Technische Grundlagen zur Satzherstellung (1980), Mathematische Grundlagen zur Satzherstellung (1985), Typografie - Schrift - Lesbarkeit (1996) et Der typografische Raster (2000).
En tant qu'artiste plasticien, il a d'abord créé dans un style expressionniste. Les œuvres de Richard Paul Lohse et de Max Bill, qui l'ont inspiré, ont toutefois montré que la concision géométrique et mathématique déjà appliquée à la typographie recelait un potentiel artistique que Bossard a commencé à exploiter. Il est toutefois resté fidèle toute sa vie à la gravure sur bois qu'il pratiquait déjà.
« Pas une seule de ses compositions n'est spéculative ».
Hans Jörg Wüger