Titre : Les Tablettes votives (Ema, 絵馬)
Série d’estampes : Grand miroir de pièces de Nō (Nōgaku Taikan, 能楽大観)
Technique : nishiki-e, gravure sur bois, rehauts dorés à la main
Matériaux : encre, couleurs et or sur papier
Format : ōban yoko-e (25,4 × 36,8 cm)
État : très bon, bien qu’il y ait quelques petites taches liées au vieillissement du papier
Date : 1925-1930
Référence : AB2025002
La rencontre du soleil et de la pluie
Cette estampe est une édition originale issue du célèbre Grand miroir de pièces de Nō (Nōgaku Taikan, 能楽大観), dessiné par Kōgyo Tsukioka et publié à Tokyo entre 1925 et 1930. Cette collection, dédiée à l’illustre théâtre Nō, fut reproduite d’après la technique de la gravure sur bois, puis rehaussée à la main de touches dorées, ce qui en fait un exemplaire unique.
Le drame représenté, Les Tablettes votives (Ema, 絵馬), appartient à la première catégorie du répertoire du théâtre de Nō, celle des pièces dédiées aux dieux (waki nō, 神能), mettant en scène des divinités shintoïstes. L’action se déroule au sein de l’un des lieux les plus sacrés du Japon, le sanctuaire d'Ise (Ise Jingū, 伊勢神宮), qui comprend deux sanctuaires principaux : la Kōtai-jingū (Naikū, 内宮), dédiée à Amaterasu, déesse du soleil et ancêtre mythique de la famille impériale, et le Toyouke Daijingū (Gekū, 外宮), consacré à Toyouke, divinité des céréales et des récoltes.
Deux divinités (kami), sous forme humaine, offrent au temple deux tablettes votives ornées d’images de chevaux : l’un blanc, l’autre noir. Ils symbolisent respectivement des éléments fondamentaux du cycle de la nature, le soleil et la pluie, nécessaires à l’équilibre des saisons et à la prospérité des récoltes.
Dans cette scène empreinte de mystère, les divinités échangent sur l’importance de cet équilibre avant de reprendre leurs formes divines. Elles exécutent ensuite une danse rituelle, illustrant l’harmonie entre ces forces opposées mais complémentaires, un thème essentiel du théâtre Nō.
Une œuvre d'exception
De format ōban yoko-e (25,4 × 36,8 cm), cette estampe se distingue par sa grande finesse. En arrière-plan, un majestueux pin, symbole de longévité et de spiritualité, se dresse grâce à la délicate technique du bokashi.
Des rehauts dorés appliqués à la main sur les costumes et les accessoires confèrent à l’image une luminosité changeante, sublimant chaque détail selon l’angle d’observation.
L’état de conservation de cette estampe est excellent, avec quelques rares traces du temps qui n’altèrent en rien la finesse de son exécution. Chaque exemplaire étant rehaussé à la main, de subtiles variations font de chaque tirage une œuvre unique.