Notre jeune homme est ici coiffé d'une perruque courte et ébouriffée dite "à oreilles de chien" (de celles qui laissaient le cou à l'air libre - à l'inverse du catogan d'Ancien Régime - clin d'oeil possible à la guillotine, de même que les rubans ras du cou portés - bien quei l'historiographie soit hésitante à ce sujet - par les jeunes femmes de la noblesse survivante aux "bals des Victimes"), vêtu d'un riche gilet finement brodé, d'une cravate de dentelle au plissé opulent, et enfin d'une redingote (alors à la mode, comme elle le sera sous la Convention) à haut col et revers à crans trilobés (ce qui est un détail assez singulier dans l'histoire du costume).
On notera la belle finesse d'exécution, la minutie dans le rendu des textures et de la carnation, enfin le portrait à proprement parler psychologique de ce personnage dont le discret rictus traduit toute la légèreté ressentie alors par cette jeunesse dorée qui, à l'aube de la réaction thermidorienne qui inaugure une république bourgeoise et conservatrice, s'enivre de fêtes et d'amusements.
Cette petite peinture fut réalisée entre 1794 et 1800, si l'on doit donner une datation plus précise.
Nous n'avons pu déterminer le support, n'ayant pas décadré le sujet. La technique de la gouache, en tout état de cause, laisse peu de doutes.
Cette pièce est en outre joliment encadrée dans un médaillon doré à torsades.
Hauteur Hors-tout 75 mm/À vue 52 mm
Largeur 5 mm
Longueur Hors-tout 60 mm/À vue 40 mm
Poids 36 gr