Première moitié du XXᵉ siècle
Côte d’Ivoire / Liberia
Collection privée - France, collectée en Côte d’Ivoire entre les années 1930-1950
Issu des traditions rituelles du peuple Dan, ce masque de course ancien est un rare témoin des compétitions initiatiques où la vitesse et l’agilité étaient mises à l’épreuve sous le regard des anciens.
Un masque de course rituel : Gunyeya (Gunye ge)
Les masques Dan Gunyeya, également appelés “masques joyeux”, étaient portés par de jeunes hommes lors de courses rituelles, organisées sous la supervision des anciens et des membres de la société initiatique Poro. Ces courses avaient pour but de tester l’endurance et l’habileté des futurs membres de la communauté, tout en renforçant la cohésion sociale.
Contrairement aux Zakpai ge, qui avaient une fonction plus disciplinaire et sanitaire, les Gunye ge étaient associés aux performances athlétiques et aux démonstrations publiques d’agilité et de rapidité.
Caractéristiques stylistiques et ethnographiques
Sculpté dans un bois léger, ce masque présente une patine d’usage profonde, révélant son emploi dans un contexte cérémoniel. Les yeux circulaires largement perforés sont une caractéristique essentielle des masques de course, offrant au porteur une vision optimale pendant la course.
Le visage, d’une esthétique épurée et minimaliste, est marqué par :
• Un front bombé, élément distinctif de l’art Dan, souvent associé à la sagesse et à la connaissance.
• Un nez anguleux et proéminent, renforçant la structure faciale.
• Une bouche en relief, autrefois ornée de pigments rouges, dont il subsiste des traces partielles, témoignant de l’ancienne polychromie du masque et de son usage prolongé.
Autour du masque, la bordure en fibres tressées, agrémentée de coquillages cauris, témoigne de son importance rituelle. Les cauris, en Afrique de l’Ouest, symbolisent la prospérité, la fertilité et la protection spirituelle, soulignant ainsi la valeur de ce masque au sein de la communauté.
Une pièce authentique à l’usage rituel avéré
L’usure prononcée de la patine et les traces visibles d’utilisation confirment son ancienneté et son usage réel, contrairement aux productions contemporaines destinées au marché de l’art. Ce masque a été porté et manipulé lors de cérémonies rituelles, renforçant son intérêt ethnographique et historique.
État et conservation
• Usure d’usage traditionnelle, cohérente avec son ancienneté et son emploi rituel.
• Belle patine noire, avec marques du temps sur les contours et la bouche.
• Traces de pigments rouges sur la bouche, avec de légères pertes dues au temps et à l’usage rituel.
• Fibres tressées d’origine, présence de quelques cauris d’époque.
Dimensions
Hauteur : 24 cm
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