- Argent fondu, ciselé
- AntoineDutry, maître-orfèvre à Paris de 1767 à 1788
- Paris,1778-1779
- Hauteur totale: 29 cm ; diamètre (pied) : 14.4 cm ; poids : 1581g(790g et 791g)
- Paire de flambeaux avecleurs bobèches. Le pied circulaire à trois contours unis, à l’ombilic formantdoucine au décor de canaux débordants et de trois ressauts aux larges feuillesd’acanthe à l’épaulement sur fond amati. Le fût triangulaire à large épaulementalterne enroulements de moulures et frises de lauriers en chute. Le binet, enforme de vase antique godronné, porte une frise torsadée en bordure. Les bobèches sont à contours avec agrafes d’acanthes.
- Le modèle au« goût à la grecque » se caractérise par des volumes simples auxlignes puissantes, par une ornementation librement inspirée de l’architecture antique redécouverte sans toutefois retomber dans une imitation académique du modèle antique. Ces flambeaux s’inspirent des estampes des dessinateurs Jean-François Forty et Jean-Charles Delafosse, et des flambeaux de Jacques-Nicolas Roettiers commandés en 1770 par l’Impératrice Catherine II de Russie pour le comte Orloff. Ce modèle d’Antoine Dutry a été produit entre 1771 et 1784, avec quelques variantes ornementales. Une paire strictement identique a été vendue lors de la Vente Aucoc en 1941. Un ensemble de quatre flambeaux se distinguant par des chutes defleurs sur l’ombilic en lieu et place des acanthes est conservé au MetropolitanMuseum de New York [2].
- Poinçon de maître (à l’intérieur de la bordure du pied) : AD avec un trèfle, deux grains de remède couronnés pour Antoine Dutry, maître-orfèvre parisien de 1767à 1788 ([Nocq, T.II pp.145-146]). Charge (à l’intérieur de la bordure du pied) : le chiffre de Paris, pour menus ouvrages d’argent à Paris du 18 novembre 1774 au 13 juillet 1780 ([BP], n°487). Jurande (à l’intérieur de la bordure du pied) : P couronné pour Paris du 18 juillet 1778 au 21 juillet 1779 ([BP], n°501). Décharge (en bordure extérieure du pied) : une tête de bœuf, gros ouvrages d’argent pour Paris du 18 novembre 1774 au 13 juillet 1780 ([BP], n°488) ; décharge (sur les bobèches) : une tête de singe, décharge pour l’or et menus ouvrages d’argent pour Paris du18 novembre 1774 au 13 juillet 1780 ([BP], n°489).
- Réf. : [Barrier] Barrier, Janine : « Les architectes européens à Rome1740-1765. La naissance du goût à la grecque », Patrimoine, Paris, 2005 ; [BP] Bimbenet-Privat, Michèle & de Fontaines, Gabriel : « La datation de l’orfèvrerie parisienne sous l’ancien régime », Paris Musées, 1995 [Dennis] Dennis, Faith : « Three centuries of French domestic silver», Metropolitan Museum, 2. Vol, 1961 ; [Furhing] Fuhring, Peter : « L’orfèvrerie française de la collection Calouste Gulbenkian », Musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne, 2022 ; [Nocq] Nocq, Henri : “Le poinçon de Paris. Répertoire des maîtres orfèvres de la juridiction de Paris depuis le Moyen Agejusqu’à la fin du XVIIIe siècle », 4. Vol., Paris,1926-1931, rééd. 5 vol., 1968
[1] Vente Ader « Collection Madame Aucoc »du 2 juillet 1941, n°19.
[2] « Pair of Candelabrum», Antoine Dutry, 1781-1785 de la collection Plantevigne ; Les quatre flambeaux de la collection Wrightsman (Provenance Galerie J. Kugel, 1984), (Inv.2012.205.4 a, b pour ceux de 1784 & 2012.205.6a, b pour ceux de 1781)
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