Huile sur toile
H. 46 ; l. 38,5 cm
Cadre en bois sculpté et doré de style Louis XIV
Inscriptions manuscrites au dos du châssis :
« Madame la Marquise de Feuquières par P. Mignard en 1655 »
Rentoilage et restaurations, probablement du XIXe siècle
Ce charmant portrait en buste d’après Pierre Mignard, représente une
élégante dame du XVIIe siècle. Le modèle pose de trois-quarts, la tête
légèrement tournée vers le spectateur. Son expression amusée, est
renforcée par son sourire énigmatique. Elle porte une robe de brocart,
agrémentée de dentelle. Son cou et ses cheveux sont ornés de rangs de
perles.
Selon une inscription manuscrite ancienne sur le châssis de l’œuvre, ce portrait représenterait la marquise de Feuquières en 1655, soit Anne-Louise de Gramont (1627-1666), porteuse du titre à cette date.
Anne-Louise est issue d’une grande famille de la noblesse française, très impliquée dans les affaires militaires et politiques du pays. Ses membres, courtisans assidus de la famille royale, occupe une place de choix à la cour. Elle est également la petite fille de Diane D’Andoins, dites « la belle Corisandre », grande favorite d’Henri IV lorsqu’il était encore roi de Navarre.
Elle épouse, en 1647, Issac de Pas de Feuquières (1618-1688), lieutenant général des armées du roi, gouverneur de Verdun, Vice-Roi des Amériques et ambassadeur extraordinaire en Suède et en Espagne. Avant la mort prématurée de la marquise en 1666, le couple conçoit neuf enfants.
Anne-Louise de Gramont, comme nombre de ses proches contemporaines, dont la célèbre Madame de Sévigné, a eu recours à Pierre Mignard afin qu’il réalise son portrait (l’original semble aujourd’hui perdu). Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, le peintre connaît un succès phénoménal en France. Il est particulièrement apprécié de ses dames, dont il peint de flatteuses effigies. D’après les écrits d’époque et les archives, Mignard aurait également peint les portraits d’Antoine III, Maréchal de Gramont et de Philibert, comte de Gramont, les frères d’Anne-Louise ; celui du marquis de Feuquières, son mari, ainsi que celui de sa sœur, Charlotte-Catherine de Gramont.
La date de 1655, mentionnée au dos du tableau, ne semble, en revanche, pas plausible. Pierre Mignard étant encore en Italie à cette période, et n’en revient qu’en 1657. Il peut s’agir d’une erreur de la part de l’auteur de l’inscription, mais l’on peut aussi imaginer que la marquise ait rencontré l’artiste lors d’un voyage en Italie ?
Pierre Mignard semble particulièrement proche des Gramont et des Feuquières. Le fils d’Anne-Louise, Jules de Pas, épousera d’ailleurs la fille de l’artiste, Catherine Mignard, en 1696.
L’œuvre a été rentoilée, probablement au XIXe siècle. Le procédé employé a légèrement écrasé la couche picturale, qui a perdu de son relief. Des restaurations habiles ont dû être réalisées à la même période. Très bon état général. Vendu dans son cadre en bois sculpté et doré de style Louis XIV.