Sylet d'Artillerie dite Dague de Bombardier, Italie 17ème Siècle

Cette arme est un stylet d’artillerie Italien datant du 17ème siècle. Ces stylets, aussi appelés dague de bombardier se reconnaissent à leur petite garde, et à  leur lame triangulaire portant des graduations. Au sens propre, seuls les stylets dont les lames sont gravés de chiffres séparés par des traits perpendiculaires peuvent être considérés comme de vrais stylets d’artilleurs.
L’usage exact de ces graduations fait encore l’objet de discussions entre spécialistes :
 Pour la plupart , ces graduations servaient à calculer la charge de poudre à introduire dans les canons en fonction de la distance de l'objectif .
Pour d’autres, ils servaient à évaluer la hausse à donner au tube du canon en fonction de la distance, comme feront un peu plus tard les crans de mire ajustables des fusils.
Ces lames triangulaires servaient également à nettoyer la lumière de mise à feu des canons, qui s’encrassait très vite en raison des résidus que la poudre noire laissait après chaque tir.
Certains auteurs ont  prétendu (sans pouvoir citer de sources)  que lors d’un abandon des canons face à un ennemi trop puissant, la lame de ces dagues enfoncée en forçant et cassée au ras du tube du canon permettait de rendre ces pièces d’artillerie inutilisables par l’ennemi. Ceci est techniquement possible mais on n’a pas d’exemple de cette action désespérée lors de batailles, puisque l’espérance de reprendre les canons à l’ennemi persistait, et si  tous les récits de l’époque mentionnent des canons « pris à l’ennemi », il n’est jamais fait mention de pièces rendues inutilisables par « enclouage » au cours d’une bataille des 16ème, 17ème ou 18ème siècles.
LAME : après un début en forme de balustre, elle prend une forme triangulaire jusqu’à la pointe. On retrouve sur une face la succession de chiffres caractéristiques : 1, 3,6,8,… jusqu’à 120.
Longueur de la lame = 22.6 cm, largeur au talon 10.8mm, épaisseur au talon 10.2 mm
GARDE : c’est une garde en fer à 2 quillons torsadés, légèrement inclinés vers la lame.  
POIGNEE : Elle est en corne torsadée, avec un décor de bandes de laiton et un cloutage de laiton. Du côté de la garde, bague en laiton formant virole, et du côté opposé, on retrouve un pommeau en acier, légèrement conique, ce qui permettait l’emploi de ce stylet comme baïonnette-bouchon.
En conclusion, c’est une belle arme très représentative des champs de bataille des XVI et XVIIème siècles, d’une authenticité indiscutable. La prendre en main c’est retrouver l’atmosphères des grondements des canons et de la fumée de la poudre noire.
Ref EX-2574
Frais de port : France 20€, Europe 30€