Ismaël de la Serna (1898-1968), Nice, Septembre 1927 flag

Ismaël de la Serna (1898-1968), Nice, Septembre 1927
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Description de l’antiquite :

"Ismaël de la Serna (1898-1968), Nice, Septembre 1927"

La Serna, Ismaël Gonzáles de
Guadix, Grenade (Espagne), 6 juin 1898 – Paris, 30 novembre 1968

Nice, septembre 1927
Huile sur toile
Signé et daté en haut à droite « G- de La Serna - / 9 27 - »
H. 46,1 cm / L. 55 cm

Au dos du châssis, sur la traversse centrale, étiquette de la Galerie Flechtheim, Berlin et Düsseldorf, avec inscription manuscrite « 1927 / 3959 / de la Serna / Aús Nizza ».

Cadre contemporain en bois patiné blanc, de la maison Emile Bouche, Paris.

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Peinte en septembre 1927, cette vue stylisée du parc et de la façade monumentale de l’Excelsior Régina Palace, dans le quartier de Cimiez sur les hauteurs de Nice, témoigne de la synthèse personnelle opérée par Ismaël González de la Serna entre cubisme, symbolisme et lyrisme méditerranéen. L’architecture de l’hôtel, réduite à une structure claire et monumentale, s’inscrit dans une composition plane aux accents cartographiques, où les terrasses, escaliers, palmiers et massifs végétaux déploient une rythmique graphique.

La palette, dominée par des terres rouges, des blancs crayeux et des verts sourds, confère à l’ensemble une atmosphère lumineuse et presque onirique. La touche rapide, souple et maîtrisée, le goût pour la simplification des formes et la frontalité de l’espace traduisent une esthétique décorative propre à la période.

La composition adopte une vue en surplomb, quasi cartographique, qui permet d’embrasser d’un seul regard les différents éléments du paysage : la façade du palace, ses jardins en terrasses, les dépendances et les allées. Cette vision ne cherche pas la restitution naturaliste mais évoque plutôt une mémoire mentale du lieu. Le bâtiment central, traité en aplats clairs, se détache sur un ciel sombre constellé d’oiseaux schématiques. L’effet est à la fois monumental et irréel, presque spectral. Le sol, peint dans des bruns rouges profonds, renforce la chaleur méridionale et contraste avec les végétaux stylisés : palmiers, buissons, agaves, tous peints dans des tons sourds et schématisés avec une économie de moyens volontaire. Les lignes blanches tracées avec souplesse organisent l’espace en modules emboîtés, structurant la scène sans recours à la perspective classique. L’ensemble respire une liberté d’exécution, une légèreté du geste, une synthèse formelle entre narration, décor et abstraction.

L’absence de figures humaines contribue à cette sensation d’espace suspendu, hors du temps, comme distillé par le souvenir. On retrouve ici la capacité de La Serna à évoquer un lieu réel sans se soumettre à sa représentation littérale, en opérant une transposition poétique par la couleur et le rythme des formes.

Au revers de la toile, une étiquette d’origine de la Galerie Flechtheim (Berlin et Düsseldorf) est apposée sur la traverse centrale du châssis. Elle porte la mention manuscrite « 1927/ 3959 / de la Serna / Aús Nizza », confirmant l’enregistrement de cette œuvre dans l’inventaire du célèbre marchand allemand Alfred Flechtheim (Münster,1er avril 1878 – Londres, 9 mars 1937), figure centrale de la diffusion de l’avant-garde européenne.

Ce dernier présente La Serna dans plusieurs expositions collectives prestigieuses, aux côtés de Juan Gris (1887-1927), José de Togores (1893-1970) ou Manolo Hugué (1872-1945) :
·       « Lebendeausländische Kunst » à Düsseldorf (Königsallee 34), en septembre-octobre1928.
·       « Seit Liebermann in Deutschland. Aquarelle, Zeichnungen, Graphik », à Düsseldorf, en novembre-décembre 1930.
·        « Neue spanische Kunst » (organiséepar la Sociedad de artistas Ibéricos), Berlin (Lützowufer 13), en décembre 1932 – janvier 1933.

Le cadre, de facture contemporaine, provient de la maison Emile Bouche de Paris, réputée dans l’entre-deux-guerres pour ses modèles modernistes sobres, prisés des galeries parisiennes.

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La Serna, Ismaël Gonzáles de
Guadix, Grenade (Espagne), 6 juin 1898 – Paris, 30 novembre 1968

Peintre espagnol rattaché aux avant-gardes du XXᵉ siècle.

Fils de notaire, Ismaël González de la Serna grandit dans une famille cultivée, ce qui favorise très tôt son attrait pour les arts. Il commence à peindre dès l’adolescence et fréquente l’atelier du peintre José de Larrocha González (1850-1933) à Grenade, avant d’intégrer l’École des beaux-arts de San Fernando à Madrid. Dès les années 1915-1920, il s’impose dans les cercles intellectuels et artistiques de la capitale espagnole, notamment au sein de la Residencia de Estudiantes, véritable foyer de la modernité espagnole de l’entre-deux-guerres. Il y côtoie Federico García Lorca (1898-1936), Luis Buñuel (1900-1983), Salvador Dalí (1904-1989) et d’autres figures du « Groupe de 1927 ».

En 1921, il s’installe à Paris, alors au cœurde l’avant-garde européenne. Il découvre les œuvres de Pablo Picasso (1881-1973), Georges Braque (1882-1963), Juan Gris, Amedeo Modigliani (1884-1920) et Chaïm Soutine (1893-1943). Sans rejoindre un mouvement déterminé, il s’imprègne des recherches cubistes, fauves, expressionnistes et symbolistes. Il fréquente les milieux artistiques de Montparnasse et du Quartier latin, tout en maintenant des liens étroits avec la diaspora espagnole. Il participe au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne, et expose régulièrement à Paris à partir de la fin des années 1920.

Son style évolue librement entre cubisme, expressionnisme et abstraction lyrique, nourri par la lumière andalouse, la culture méditerranéenne et un goût marqué pour les tensions formelles. Il développe une écriture picturale personnelle, souvent empreinte de mélancolie et de mysticisme.

La guerre civile espagnole (1936-1939) constitue une rupture définitive : fidèle à la République, il choisit l’exil et ne retournera jamais dans son pays natal. Durant les années 1940 et 1950, il poursuit son œuvre dans une certaine solitude, fidèle à une peinture intérieure, nourrie de mémoire, de douleur contenue et d’un sens tragique de l’histoire. Plusieurs de ses toiles de cette période évoquent des figures spectrales, des paysages mentaux ou des compositions proches de la calligraphie.

Bien qu’il demeure à l’écart des courants dominants, il bénéficie de quelques rétrospectives de son vivant, notamment à Paris, Madrid et Grenade. Son œuvre, d’une rare cohérence, se situe entre figuration symbolique et abstraction poétique, avec une attention constante portée au dessin, à la matière et à la construction. Elle incarne une synthèse singulière entre tradition ibérique et expérimentations plastiques du XXᵉsiècle.

Il meurt à Paris le 30 novembre 1968.

Plusieurs musées espagnols conservent aujourd’hui ses œuvres, dont le Museo de Bellas Artes de Granada, le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (Madrid), et le Museo de Arte Contemporáneo de Madrid.

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Prix: 14 800 €
Artiste: Ismaël Gonzáles De La Serna (1898-1968)
Epoque: 20ème siècle
Style: Art moderne
Etat: Parfait état

Matière: Huile sur toile
Longueur: 55 cm
Hauteur: 46,1 cm

Référence (ID): 1520214
Disponibilité: En stock
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Ismaël de la Serna (1898-1968), Nice, Septembre 1927
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