Au pied de l'enfant se trouve un jeune chien, auquel il tient l'oreille dans un geste de jeu complice. Cette iconographie particulière met en avant la relation entre l'enfant et l'animal, exprimant un instant de tendresse et de légèreté.
Le chien, souvent présent dans les représentations artistiques à travers les âges, peut prendre diverses significations. Dans l'Antiquité, il accompagne l'homme tant dans la vie quotidienne que dans la mort. Il peut apparaître sur des autels ou dans des scènes de banquets funéraires. Sa présence aux côtés de l'enfant pourrait ainsi faire écho à son rôle psychopompe, guide des âmes dans l’au-delà.
Dans la culture égyptienne, le chien est associé à Anubis, dieu funéraire et protecteur des nécropoles. Avec le temps, il devient un compagnon fidèle de l'homme, notamment chez les Grecs et les Romains, où il intègre la maisonnée et participe à la chasse. Durant le Moyen-Âge, le chien est représenté dans les enluminures, tantôt comme compagnon de chasse, tantôt aux côtés des notables lors de promenades équestres.
Toutefois, la représentation de cet enfant joyeux, partageant un moment de complicité avec le chien, se distingue nettement des iconographies à vocation funéraire. En effet, bien que certaines sculptures placées au-dessus des cercueils d'enfants morts mettent en scène des enfants allongés accompagnés de jeunes chiens en signe de fidélité jusqu'à la mort, cette oeuvre-ci semble s'inscrire dans un tout autre registre. Son caractère expressif et vivant évoque davantage une scène de tendresse qu'une représentation commémorative.
Dans cette sculpture, le chien pourrait symboliser à la fois l'affection enfantine, la fidélité. Cette pièce témoigne ainsi d'une iconographie riche, ancrée dans l'histoire des représentations animalières.
Nous pouvons citer la sculpture en marbre blanc datant du Ier siècle, réalisée à partir d’un modèle grecque du IIIe siècle se situant au musée de la Romanité à Nîmes. En effet, cette sculpture présente un jeune enfant à l’expression enjouée, qui entoure de ses petits bras potelés son chien.
Notre bambin se place dans la veine des putti, de plus en plus présents dans l'art des seizième et dix septième siècles sous l'influence des modèles antiques. Ce thème est largement exploité par une Renaissance qui exalte l’humanisme.