Tristesse sur le Christ mort
Huile sur tableau, cm 37,5 x 23,5
Avec cadre, cm 52 x 39
L’œuvre décrite ici présente des éléments uniques à partir du support choisi pour la représenter : une pierre calcaire comme le tableau noir, ou ardoise, de couleur noirâtre et déjà par sa nature divisée en plaques minces mais toujours facile à travailler et à poncer en vue d’un usage similaire. L’utilisation de supports en pierre, parmi lesquels il faut inclure le marbre, était déjà utilisé chez les anciens mais avec le temps et surtout pour des raisons de transportabilité et de lourdeur n’a plus été utilisé avec la même fréquence. En Vénétie, et particulièrement à Vérone, il y eut entre le XVIIe siècle une augmentation de la peinture sur ardoise, si bien que même les grands maîtres comme Titien, Leandro Bassano et Sebastiano del Piombo se sont essayés à ce type de support. Dans le domaine de Vérone, nous avons l’exemple de Giovanni Battista Amigazzi (1589-1651), mais il y a beaucoup d’œuvres peintes sur pierre qui sont conservés dans les musées de la ville, comme le Palazzo Maffei ou le Musée de Castelvecchio. Le désir d’imiter la peinture sur supports lapidiens issu des anciens, la capacité de retenir la couleur, En plus de la conservation des couleurs et enfin l’extrême noblesse des matériaux ont convaincu les artistes vénitiens d’opter pour ce genre de matière. La scène du Deuil se dévoile avec une extrême tragédie, tant dans les poses que dans les expressions du Christ et de la Vierge alors qu’elle regarde la lumière divine venant d’en haut. L’arrière-plan et le sol sont réalisés dans une gamme de gris qui exaltent et focalisent l’attention du spectateur sur les couleurs des teintes et des drapés, rendus encore plus brillants, presque émaillés, grâce à la technique particulière d’imprimage sur l’ardoise. L’utilisation presque abstraite des couleurs, extrêmement vibratiles dans des contours qui marquent nettement les figures dans les visages et les anatomies tachetées par les couches de couleur changeantes.