Dessin Préparatoire pour Le Retour de l'Empereur Napoléon Bonaparte (Février 1815)

Guillaume-Alphonse CABASSON. 1814-1884.
Dessin préparatoire pour le Retour de l'île d’Elbe : février 1815
1866
Crayon noir, plume, lavis, rehaut blanc
Signé en bas à droite « G. Cabasson »
18x 13,5 cm ; avec cadre : 30 x 24 cm
Provenance 
Collection privée française 

Guillaume Cabasson, de son vrai nom Guillaume-Alphonse Harang nait à Rouen le 25 février 1814. Il intègre l’Académie des beaux-arts de Rouen dont il devient pensionnaire, avant de se rendre à Paris pour parfaire son cursus artistique. Il suit alors  l’enseignement du sculpteur Pierre-Jean David d'Angers, puis devient l’élève de Paul Delaroche qui l’initie à la peinture d’histoire. Ce dernier en fait son assistant et lui confie la restauration vers 1840 des vitraux de certaines églises de Rouen, dont celle de Saint-Patrice. La même année il présente à l’exposition des arts et des artistes normands le tableau La Captivité de Saint-Louis pour lequel il obtient une médaille d’or. Il expose ensuite au Salon des artistes français de 1841 à 1882. En 1854, il reçoit, semble-t-il, une commande pour un décor mettant en scène une Apothéose de Napoléon III dont seule une esquisse conservée au Château de Compiègne nous est parvenue. Dans cette œuvre, Napoléon Ier apparait en haut de la composition, dans une nuée il bénit le règne de son neveu. Cabasson réalise également plusieurs gravures illustrant la légende napoléonienne. À compter de 1862, la Banque de France lui commande des dessins afin d’illustrer les billets de banque et notamment le 50 franc bleu et le 500 franc bleu. En 1878, il devient professeur à l’École des arts décoratifs de Paris. La même année il est décoré de la Légion d’honneur.

Le 25 février 1815, le retour de l’Aigle

Après son abdication en1814, Napoléon est exilé sur l’Ile d’Elbe. Après y avoir passé trois cent jours, le souverain déchu active ses réseaux et réussit une évasion romanesque qui participera à sa légende. En février 1815, le brick l’Inconstant est maquillé en navire britannique afin de récupérer l’empereur et une partie de son armée et le débarquer à Cannes. Les chroniqueurs décrivent la traversée :« Avant de quitter l'île d'Elbe, Napoléon avait rédigé deux proclamations, mais lorsqu'il voulut les faire mettre au net, personne ne put les déchiffrer. Il les jeta dans la mer et en dicta deux autres l'une, adressée à l'armée, l'autre au peuple français. Tous ceux qui savaient écrire furent engagés à en faire des copies : les tambours, les bancs, les bonnets servirent de pupitres, et chacun se mit gaîment à l'ouvrage. »
C’est cet épisode, peut être l’un des plus forts du règne de Napoléon Ier que Guillaume Cabasson choisit de représenter dans son tableau Le retour de l’Ile d’Elbe qu’il expose au Salon de 1866.  Cette œuvre est aujourd’hui en collection privée. Notre dessin est préparatoire à cette peinture. Il est à rapprocher également d’une esquisse conservée à la bibliothèque Marmottan. Les deux œuvres permettent d’étudier le cheminement artistique du peintre qui conserve la composition d’origine dans l’œuvre finale. Seul le cordage du navire qui est à la droite l’empereur dans les travaux préparatoires apparait derrière le monarque dans la peinture.

Œuvres en rapport 

• Guillaume-Alphonse CABASSON.1814-1884. Esquisse pour le Retour de l'île d’Elbe : février 1815, 1866, Crayon, 18,5 x 14 cm, Bibliothèque Marmottan, Boulogne-Billancourt, Inv. 1982-4
• Guillaume-Alphonse CABASSON.1814-1884. Retour de l'île d’Elbe : février 1815, Salon des artistes français 1866, Huile sur toile, 70 x55 cm, Collection particulière
  

Littérature

• Précis analytique des travaux de l'Académie dessciences, belles-lettres et arts de Rouen, Académie des sciences,belles-lettres et arts, 1840, Rouen
• Gallois, Léonard-Charles-André-Gustave, Histoire deNapoléon, d'après lui-même, C. Béchet, 1825, Paris