Commode d'apparat dite « aux faisceaux et aux trophées » en placage de loupe, riche garniture de bronzes ciselés et dorés. Elle ouvre en façade par 2 tiroirs et 2 vantaux dessinant un arc de cercle orné d'un bronze en applique aux attributs militaires et 2 écoinçons feuillagés d'acanthes. Les côtés incurvés sont agrémentés de cadres en bronzes dorés . Les montants sont dégagés et représentent des faisceaux de licteurs et reposent sur des pattes de lions à boules applaties. L’intérieur est agencé de 2 étagères.
Dessus marbre bleu Turquin.
Travail parisien du faubourg saint Antoine XXème de style Louis XVI , d'après la commode exécutée et livrée par joseph Stockel en 1780 pour le cabinet du conseil au château de Compiègne et aujourd’hui conservée au château de Fontainebleau.
Style Louis XVI , 1ère moitié XXème .
H x L x P = 92 x 146 x 57.
Commode restaurée dans notre atelier , vernis tampon, excellent état.
Cette riche commode de style Louis XVI a été exécutée durant la première moitié du XXe siècle.
Son modèle est dûment identifié. Aujourd’hui conservée au château de Fontainebleau, elle a été livrée dans les années 1780 pour le cabinet du Conseil au château de Compiègne, Guillaume Benneman ayant pour cela transformé une commode de Joseph Stockel. Concernant ce dernier, Pierre Kjellberg, dans son ouvrage sur le mobilier du XVIIIe siècle paru aux Éditions de l’amateur, souligne: "Cet ébéniste, qui ne manque pas de personnalité, reste trop méconnu et ne jouit pas de la réputation à laquelle il aurait droit." À cela une bonne raison, "une aventure assez étrange" arrivée à quatre de ses commodes, transformées en 1786 par Benneman pour en faire huit nouvelles. Ces dernières, jusqu’aux recherches effectuées par Pierre Verlet, ont longtemps été données à Benneman, son estampille seule figurant sur ces meubles, à l’exception de l’original de notre commode, dite "aux trophées", qui porte également l’estampille de Stockel.
Selon toute vraisemblance, Stockel a achevé quatre commodes commandées par le comte de Provence à Pierre Denizot, décédé en 1782. Celles-ci, n’étant sans doute plus du goût de leur destinataire, se sont retrouvées mises en vente chez le marchand mercier Philippe-Ambroise Sauvage. Il les cède en 1786 à l’administration du garde-meuble de la couronne, qui les fait transformer. Benneman n’a joué qu’un rôle de coordinateur, le sculpteur Jean Hauré, maître des programmes du mobilier royal, dirigeant ce projet. Une commode ayant disparu, les sept survivantes sont maintenant dispersées entre le Louvre, Compiègne, Versailles et Fontainebleau.