- Le papier a légèrement jauni et présente quelques traces de plis légers, avec des trous de punaise dans les coins.
- Le Cavalier du Soleil -
À travers l’‘Apocalypse’ de la Première Guerre mondiale, un retour à l’art sacré se fit sentir. Walter Helbig faisait partie du cercle de la ‘Brücke’ et du ‘Cavalier bleu’. Avec sa réinterprétation des thèmes religieux dans un langage formel expressionniste, Helbig a marqué l’art néo-sacré avant-gardiste. Cela se manifeste symboliquement dans la silhouette du cavalier devant un fond jaune semblable au soleil. Cette image fait référence au renouveau initié par le ‘Cavalier bleu’, maintenant réorienté vers le sacré. Le cavalier et son cheval "regardent" Marie et l'Enfant Jésus, qui traversent toute la composition. En face d'eux se trouvent les trois rois, dont le plus âgé s'agenouille devant le Christ, lui offrant une boîte remplie d'or. Par le biais de lignes expressionnistes, un temple s’élève, atteignant presque le ‘soleil’, transformant ainsi le don en une église gothique, exprimant l'espoir de faire renaître un monde disparu au nom du Christ. Cette dimension symbolique est renforcée par les couleurs magiques qui semblent ressortir de l’œuvre.
Sur l'artiste
En 1895, Walter Helbig commença ses études à l’Académie des beaux-arts de Dresde, où il se lia d’amitié avec l’artiste de la ‘Brücke’ Otto Müller, avec qui il vécut ensemble à Dresde de 1903 à 1905. Pendant son séjour en Italie de 1897 à 1899, il rencontra Arnold Böcklin et Adolf von Hildebrand. Après avoir terminé ses études, il travailla d'abord pour Otto Gussmann dans des peintures murales d'églises. De 1905 à 1909, il résida à Hambourg en tant que peintre indépendant. Grâce à Otto Müller, Helbig fit la connaissance des artistes de la ‘Brücke’ en 1909. En 1910, il participa à la première exposition du ‘Neue Secession’ à Berlin. La même année, il s’installa en Suisse, où il devint l'un des fondateurs du ‘Moderne Bund’ à Weggis, avec Hans Arp et Oscar Lüthy, et où il se lia à Cuno Amiet et Giovanni Giacometti. Lors de la deuxième exposition du ‘Moderne Bund’ en 1911 à Zurich, des artistes du ‘Cavalier bleu’ ainsi que Henri Matisse et Robert Delaunay furent également présents. En 1913, Helbig voyagea à Paris avec Arp et Lüthy. Après la dissolution du ‘Moderne Bund’, il participa à la première exposition Dada à Zurich en 1914. En 1919, il rejoignit le groupe ‘Novembergruppe’ de Berlin. Après l'impact majeur de la Première Guerre mondiale, Helbig se consacra de plus en plus à des thèmes religieux. En 1924, il déménagea à Ascona, comme de nombreux autres artistes de son époque, pour des raisons financières, et y obtint la citoyenneté en 1938. Il y fonda le groupe artistique ‘Der Große Bär’, dont faisait partie Marianne von Werefkin. Le groupe organisa des expositions annuelles de 1924 à 1940. Jusqu’en 1933, Helbig maintenait également un atelier à Berlin, où il peignait, entre autres, des portraits de Tilla Durieux. Avec l’arrivée au pouvoir des nazis, de nombreuses œuvres de Helbig furent retirées des musées comme ‘art dégénéré’. En 1948, une grande exposition personnelle eut lieu à Zurich, après quoi l'artiste s’ouvrit aux courants artistiques contemporains d’après la Seconde Guerre mondiale.