Une jeune catalane, assise près du mur d’un jardin, lit une lettre.
Vers 1835.
Huile sur toile.
H : 73 ; L : 59 cm.
Exposition : Salon des Artistes Vivants, Paris, 1835, n° 833 : « Une jeune catalane, assise près du mur d’un jardin, lit une lettre. Appartient à M. Lecoin. ».
Peintre de genre en plein essor, Jean-Augustin Franquelin introduit dès le Salon de 1833 le costume catalan dans ses tableaux en exposant une Paysanne catalane à la fontaine et une Catalane priant pour son fils malade. Il satisfait ainsi le goût du public pour des sujets empreints de pittoresque et de couleur locale. La « couleur locale » est une expression qui se précise au début du XIXe siècle, regroupant les traits individuels et caractéristiques des personnes et des choses dans un lieu et un temps donné. En effet, la couleur locale devient l’image réelle d’un monde qui n’appartient pas à notre quotidien, à notre connaissance. Il s’agit en quelque sorte d’une vérité proprement exotique, qui permet d’expérimenter l’abandon des mœurs et lieux familiers.
En ce sens, tout en jouant sur l’engouement du costume régional, Franquelin se distingue de bon nombre de ses contemporains, également très en vogue. Pour leur part, Haudebourt-Lescot, Schnetz, Robert, Bonnefond ou encore Bodinier choisissent tous l’Italie et le costume italien pour composer leurs scènes de genre.
Une question demeure : s’agit-il de sujets de pure fantaisie, l'artiste ayant choisit un sujet espagnol pour séduire le public ? Ou Franquelin eut-il l’occasion de visiter la Catalogne ? Cette dernière hypothèse demeure plausible mais aucune trace ne nous est aujourd’hui parvenue de l’artiste à Barcelone.
Quoiqu’il en soit, Franquelin inonde jusqu’en 1838, compte tenu de sa mort prématurée en 1839, le Salon parisien de sujets catalans. Exposée en 1835 sous le titre d’« Une jeune catalane, assise près du mur d’un jardin, lit une lettre », notre tableau demeure caractéristique de cette production.
Vingt-cinq ans après son exécution, notre œuvre bénéficiera des honneurs de la gravure étant lithographiée par Louise Marigny et publiée au sein du Musée de l’amateur.