Chasse au faucon dans un sous-bois
Epoque début du XVIIème siècle
Huile sur cuivre : h. 21 cm, l. 29 cm
Cadre de style en bois mouluré et noirci à larges moulures, à profil renversé
Dimensions encadrées : h. 47,5 cm, l. 53,5 cm
Notre tableau illustre la chasse au faucon se déroulant dans un sous-bois dominé par des grands arbres aux feuillages touffus.
La scène est très animée et se lit essentiellement au premier plan : un couple d’aristocrates montés à cheval, coiffés de chapeaux de plumes et somptueusement vêtus participent a la chasse au faucon accompagnés de leurs serviteurs.
L’élégant cavalier, faucon au poing, lève les yeux vers le haut fixant un héron voltigeant dans le ciel, tandis que son faucon s’apprête à bondir sur sa proie.
Autour du couple les aides de chasse s’affairent autour de plusieurs faucons coiffés de capuchons rouges.
Les chevaux qui cabrent, les chiens qui s’agitent autour des cavaliers, le serviteur qui court, tous ses éléments créent une ambiance frénétique. Cette effervescence humaine contraste avec la tranquillité apaisante de la forêt où on aperçoit les oiseaux qui voltigent, la biche qui gambade, tels deux univers séparés. La cascade qui se jette dans la petite marre réfléchit la couleur bleu du ciel, des canards naviguent sans se soucier de la présence des chasseurs.
Pour apporter de la profondeur à la composition le peintre laisse une étroite ouverture vers l’horizon lointain. Ainsi le regard du spectateur peut s’échapper vers l’arrière-plan brumeux.
La composition de notre paysage forestier à la végétation luxuriante nous oriente vers l’école de Frankenthal et plus particulièrement le peintre Anton Mirou. Grandement influencé par Gillis Van Coninxloo (1544-1607), chef de file de l’école de Frankenthal, l’artiste s’adonne fréquemment à la nouvelle technique, qui émergent dans les années 1600 consistant à employer des plans rapprochés, se concentrant davantage sur les sois-bois et les arbres au premier plan, réduire l’espace consacré au ciel et d’étendre à trois-quarts de la composition l’espacé occupé par les arbres.
Œuvres en rapport :
• Anton Mirou, paysage avec des promeneurs, huile sur cuivre, h. 25 cm, l. 34 cm, Sotheby’s Londres, 03/07/2013, lot n 6
• Anton Mirou, paysage avec des chasseurs, huile sur cuivre, h. 22 cm, l. 29 cm, Dorotheum, 14/04/2005, lot 84
• Anton Mirou, paysage avec des chasseurs, huile sur panneau, h. 31,5 cm, l. 40,2 cm, Château de Friedenstein, Gotha, Allemagne, inv. SG 704
• Anton Mirou, la chasse au cerf, huile sur cuivre, h. 25,5 cm, l. 33 cm, Musée historique du Palatinat, Spire, Allemagne
Anton Mirou (Anvers, 1570-1621/1627)
Antoine, ou Anton Mirou, né vers 1570 à Anvers, où il meurt peu après 1621, est un peintre flamand de l'époque baroque, actif à Frankenthal, en Allemagne.
Ses parents, le pharmacien Hendrik Mirou et sa première femme, se sont installés à Frankenthal en 1586. Ils font partie des émigrants calvinistes qui prirent la fuite des Pays Bas à partir de 1562 pour se mettre sous la protection du prince palatin Frédéric III. Anton Mirou fait partie de l’importante école de peintres paysagistes dirigée par Gillis van Coninxloo, qui a exercé sa plus forte influence sur le peintre, avec celle de Pieter Schoubroeck. Dans ses paysages, il suit le schéma de composition de Coninxloo, à travers la théorie des trois couleurs : marron au premier plan, vert dans les plans médians et bleu en arrière-plan. Mais l'influence de Coninxloo s'étend à l'utilisation de détails similaires à ceux du maître : fortifications, cascades, les ponts et les motifs de chasse apparaissent fréquemment dans le travail des deux. L'influence de Schoubroeck est la plus évidente dans les représentations de villages paysans, avec des éléments similaires chez les deux auteurs : des chemins de campagne animés avec des figures de paysans et des collines en arrière-plan. Certaines de ses œuvres rappellent également le travail de Jan Brueghel l'Ancien, notamment dans l'utilisation des verts et des bleus et dans la précision des détails. Il rentre sans doute à Anvers vers 1621 où il meurt quelques années plus tard (entre 1621 et 1627)