Fragment de corniche en porphyre rouge, réalisé au XIXe siècle dans le contexte du regain d’intérêt pour les formes antiques. L’objet, bien que non antique lui-même, imite les codes stylistiques de l’architecture gréco-romaine, en particulier ceux des frises décoratives.
Il présente un motif régulier de gouttes (ou ovoïdes) encadrées de bandes verticales stylisées, évoquant les ornements en chapelet que l’on retrouve sur les entablements ou les moulures de corniches classiques. Ces éléments sont sculptés en léger relief, avec une régularité qui suggère une exécution soignée mais artisanale, probablement destinée à un usage décoratif.
Le matériau utilisé, le porphyre rouge égyptien a une forte valeur symbolique et historique. Il rappelle les productions impériales romaines, où ce type de pierre, particulièrement difficile à travailler était réservé aux monuments officiels, aux sarcophages impériaux ou aux colonnes de batiments prestigieux. Son utilisation au XIXe siècle relève à la fois d’un choix esthétique et d’un geste de référence à l’Antiquité idéalisée.
Ce fragment a très probablement été produit à destination des voyageurs européens fortunés, amateurs d’Antiquités ou de leurs répliques, qui ramenaient de leur périple méditerranéen des objets destinés à constituer des cabinets d’amateurs. Il témoigne ainsi d’une double démarche : celle de la reproduction historicisante propre au XIXe siècle, et celle de la construction d’une mémoire privée de l’Antiquité.
L’absence de contexte précis de découverte et les traces de cassure visibles sur le côté droit indiquent une origine fragmentaire, probablement issue d’un élément décoratif plus vaste, dont il ne subsiste ici qu’une portion.
Hauteur : 6cm
Longueur : 13cm
Profondeur : 5cm