Lignes intemporelles , typiques des années 1920.
Hêtre teinté à dossier droit légèrement incliné et accotoirs détachés évidés de barreaux sur piétement d'angle à jambes droites reliées en partie basse par une entretoise.
Fond de siège et dossier recouvert de rotin tressé.
Dim.: Haut. 84 cm - Long. 63,5 cm - Prof. 70 cm
Tres bel état
Possibilité d'acquerir un second identique
Francis Jourdain né à Paris le 2 novembre 1876 et mort dans la même ville le 31 décembre 1958] est un peintre, designer et dessinateur français.
Il s’affirme comme l'un des pionniers du Mouvement moderne en amorçant la doctrine fonctionnaliste au début des années 1900. Très engagé idéologiquement dans l’anarchisme, le socialisme puis le communisme, ses approches artistiques sont diversifiées : peintre, graveur, céramiste, décorateur, architecte d'intérieur, biographe. Pour Pierre Kjelberg il est « l’un des décorateurs les plus en pointe de l’entre-deux-guerres, étonnamment en avance sur son temps ». Il fonde les arts décoratifs modernes et théorise leur application au cadre de vie populaire en diffusant, dès 1913, un mobilier utile, épuré, sans ornement, conçu pour être produit en série à bas prix.
Le passage de Francis Jourdain vers le mobilier s'explique aisément dans son engagement politique qui le convainc d'utiliser le pouvoir de l'art pour réformer le cadre intime de la vie quotidienne. Ces idées ne trouvent leur expression qu’au deuxième Salon d’Automne en 1904, dans un buffet qu'il coédite avec Édouard Cousin et qui inaugure la série des « Meubles interchangeables ». Ces meubles doivent être simples, s’adapter à plusieurs fonctions, être à bas prix et économes en place. Il les dessine en 1912 et les produit en série à partir de l’année suivante dans sa propre entreprise : « Les Ateliers modernes ». Il abandonne alors définitivement la peinture et la gravure.
Ce passage vers l'architecture d'intérieur influence également ses publications. Les articles qu'il rédige pour la revue Les Cahiers d'Aujourd'hui s'orientent vers ce sujet dans une ligne éditoriale anarchiste où est accusé le passéisme français dans la décoration et l'architecture. En 1913, il fait publier dans cette revue la première traduction de Crime et ornements d’Adolf Loos. L'influence est large et immédiate sur les Dadaïstes ou sur Le Corbusier; quant à Francis Jourdain, à partir de cette date, il donne à ses meubles une allure extrêmement sobre et rectiligne — y compris pour ceux qu'il installe dans son nouveau logement situé dans l'immeuble de la rue Vavin, réalisé par Henri Sauvage, qu'il va ensuite présenter au Salon d'automne de 1913.