ÉTUDES D'APRÈS L'ANTIQUE, DONT UN CORPS DE VESTALES, DEUX VASES ET LE CRÂNE DE LA VACHE ISIS, INSCRIT EN HIÉROGLYPHES ; ET SEPT FEMMES, UNE ŒNOCHOÉ, UN TROPHÉE D'ARMES ET DES VASES
Sculpture à la pierre noire sur papier vergé, filigranée aux armes des Orfini avec un double L sous Fl
27,3 x 20 cm
PROVENANCE :
Vente anonyme, Christie's, New York, 11.01.1994, lot 311 ;
Collection particulière, Paris
Les feuilles de Robert contenant de telles études d'après l'antique datent généralement du début de sa carrière, notamment de ses années romaines. Plusieurs des objets représentés dans la présente paire de feuilles ont probablement été dessinés d'après nature à Rome. C'est à cette époque que Piranèse publia son « Antichità di Cora » (1764) et ses « Diverses maniere d’adornare i cammini » (1769), qui attisèrent l'appétit des collectionneurs pour toutes sortes de décorations antiques. Client et mécène de Robert, l'abbé de Saint-Non, gravait également des feuilles de reliefs, de vases et divers fragments dans ses « Griffonis » (1763).
Un petit nombre de feuilles similaires, provenant presque certainement du même livre d'étude que les présents exemplaires, ont été présentées aux enchères au cours des cinquante dernières années : toutes ces feuilles ont les mêmes dimensions, présentent une disposition rigoureuse de chaque objet et sont toujours tracées à la pierre noire. Parmi elles, deux autres paires de feuilles ont été vendues lors de la même vente que la nôtre chez Christie's en 1994 (lots 312 et 314).
Pour un artiste si intimement lié à Rome, il est peut-être surprenant d'apprendre que Robert n'y a passé que onze ans ; Cependant, durant cette période, il compila suffisamment de dessins de ce qu'il voyait et imaginait, et parfois d'une combinaison des deux, pour nourrir son inspiration toute sa vie. Hubert Robert arriva à Rome fin novembre 1754 pour étudier à l'Académie française, où il serait pensionnaire. Cette période d'études prit fin en octobre 1762, mais les commandes et le soutien de ses amis lui permirent de rester à Rome trois années supplémentaires. Durant ses études et son travail à Rome, Robert se lia d'amitié avec son contemporain Charles-Joseph Natoire, avec qui il travaillait souvent et avec qui il collaborait occasionnellement, ainsi qu'avec les artistes italiens plus âgés Gian Paolo Panini et Giovanni Battista Piranesi, tous trois ayant largement inspiré et influencé l'artiste en herbe. La décennie qu'il passa à Rome fut l'une des périodes les plus importantes de la vie de Robert, et sa production prolifique de dessins témoigne de son désir d'assimiler le plus possible, d'affiner ce qui deviendrait un style personnel plus cohérent et établi, et de laisser libre cours à son imagination à la plume, à l'encre, au lavis et à la craie. Une grande partie de son œuvre de l'époque romaine a disparu, et les feuilles qui subsistent constituent autant de précieuses ressources pour comprendre le jeune Robert que d'importants objets et documents historiques.