VUE DES CLOÎTRES DU DÔME, PALERME
Signé de g. à d. v. nicolle f
Plume et encre avec aquarelle
19 x 13,5 cm
PROVENANCE :
A. Ernest-Moreau, sa vente, Paris, 31.03-01.04.1924, lot 122 ;
Vente anonyme, Sotheby's, Londres, 22.04.1998, lot 119 ;
Vente anonyme, Christie's, South Kensington, 12.12.2003, lot 466 ; William L. Bernhard et Catherine Cahill, Southampton, New York (jusqu'en 2024)
Victor-Jean Nicolle se forma à Paris à l'École Royale Gratuite de Dessin, fondée par Jean-Jacques Bachelier (1724-1806). Il remporta le Grand Prix de Perspective en 1771 et, après avoir obtenu son diplôme, entra dans l'atelier d'architecture de Louis François Petit-Radel (1739-1806). Sous le Premier Empire, Radel devint inspecteur général des bâtiments civils, un poste à responsabilités considérables. Son héritage architectural comprend, entre autres réalisations, les Abattoirs Roule, l'un des cinq abattoirs monumentaux de Paris construits sous Napoléon Ier. La spécialisation et la formation architecturales de Nicolle furent mises à profit lors de ses longs séjours à Rome, qui semblent s'être déroulés entre 1787-1798 et 1806-1811.
Souvent riches en détails anecdotiques, les dessins de Nicolle de sa période italienne sont presque tous d'une précision topographique rigoureuse. Ils constituent, à ce titre, un témoignage documentaire important de l'aspect des sites qu'il a visités, dont beaucoup ont considérablement évolué au cours des siècles suivants. Comme de nombreux artistes romains avant lui, Nicolle s'est également inspiré des célèbres caprices d'Hubert Robert et de Giovanni Battista Piranesi, et a dessiné de ses propres yeux des paysages, des scènes souterraines et des intérieurs classiques, faisant preuve d'une originalité que peu de ses contemporains atteignaient. Nicolle réalisait généralement ses dessins topographiques « sur le motif » à la plume et à l'encre, qu'il finalisait ensuite à l'aquarelle dans son atelier.
Surtout connu pour ses vues romaines, il a également réalisé des dessins d'autres villes d'Italie, notamment Bologne, Venise, Vérone, Naples et Florence, tandis qu'en France, il a réalisé de nombreuses études de Paris et de ses environs. Bien que Nicolle n'ait jamais exposé aux Salons, sa réputation de topographe était telle qu'en 1810, Napoléon lui-même lui commanda cinquante aquarelles des principaux monuments de Paris, cet ensemble étant destiné à être offert en cadeau de mariage à l'impératrice Marie-Louise. Ces dessins se trouvent aujourd'hui, ironiquement, à Malmaison, l'ancienne résidence de l'impératrice Joséphine, « prédécesseur » de Marie-Louise. D'autres ensembles importants de dessins de Nicolle sont aujourd'hui conservés au Louvre, au musée Carnavalet et à la Bibliothèque nationale de Paris, ainsi qu'aux musées de Rouen et de Lille.