Bio: Son ami Picasso l'appelait "le peintre de la lumière". Membre de la Nouvelle Ecole de Paris, Maurice-Elie Sarthou (1911-1999) a composé des paysages d'une grande sensualité – plages, étangs et de splendides incendies – mêlant figuration et abstraction. Après des études aux Beaux-Arts de Montpellier puis de Paris, il s’installe à Bordeaux en 1937 et devient membre de la Société des Indépendants Bordelais, qui organise régulièrement des expositions d’artistes parisiens (Bissière, Lhote, etc.). L’émulation artistique lui permet d’affirmer son style, plutôt réaliste en début de carrière, période durant laquelle il aime à peindre la côte basque et le bassin d’Arcachon (1937-1950). Sarthou s’installe à Paris en 1950, où il est nommé professeur de dessin au lycée Henri-IV, ce qui lui permet d’exposer dans les salons de la capitale et d’être davantage reconnu. François Desnoyer, qu’il a rencontré en 1951 au Salon de mai, le présente au marchand parisien Marcel Guiot, avec qui une relation d’amitié s’instaure ; à partir de 1955, Sarthou expose très régulièrement ses nouvelles œuvres dans la galerie de Marcel Guiot à laquelle il restera fidèle. Ceci n’empêche pas de nombreuses autres expositions particulières en France et à l’étranger. Il participe également à de nombreux salons : Salon de mai ; Salon d’automne qui fait un Hommage à Sarthou en 1979 ; Salon comparaisons ; Les peintres témoins de leur temps ; Le groupe des 109 ; Les Grands Prix de la Biennale de Menton ; La Biennale des Yvelines, etc. En 1952, il se fixe à Sète. En 1958, il abandonne le professorat de dessin pour ne se consacrer qu’à sa peinture. En 1961, Jean-Albert Cartier organise une exposition « Dix peintres français autour de Jacques Villon » au Palais de la Méditerranée à Nice. Cette exposition sera présentée notamment au musée des beaux-arts de Nancy, à Tours et au Luxembourg. À Arles, il fait la connaissance de Michel Tournier qui écrira sur lui plusieurs textes dont une préface pour l’exposition à la Galerie Findlay à New York en 1974. En 1966, il illustre Regards sur la mer de Paul Valéry, puis en 1967 Le Bateau ivre d’Arthur Rimbaud. En 1972, le 25 septembre, débute le tournage du film pour FR3 Toulouse Sarthou ou le peintre des éléments, réalisation de Josée Dayan. En 1976, il fait partie de la délégation française pour l’exposition itinérante au Japon « Sélection du Salon d’automne de Paris “Maîtres contemporains”. Son voyage en avion par le pôle lui inspire un nouveau thème : la banquise. En 1977, à l’inauguration du Centre Georges-Pompidou, est exposé au cabinet des dessins un des lavis préparatoires pour sa toile Les Dunes (1971), acquise par l’État. Maurice-Élie Sarthou réalise une peinture sensorielle ; il est à la charnière de la figuration et de l’abstraction. Dans la préface de l’exposition Sarthou au musée Paul-Valéry à Sète en 1973, il est écrit : « De l’œuvre de Villon, il retenait l’essentiel : la vision lyrique de la nature, exprimée par une géométrie colorée, issue de l’Orphisme et de la Section d’Or. Villon aimait d’ailleurs beaucoup sa peinture : il me l’a dit à plusieurs reprises et je suis heureux d’en témoigner … Picasso disait : “On met longtemps à devenir jeune.” Sarthou a eu la chance de connaître ou de retrouver le feu de l’adolescence à l’âge où les autres se sclérosent. Il en a la spontanéité et l’ardeur, sans la maladresse. L’instinct, sans doute, suscite les jaillissements, les giclures, les zébrures, les morves de peinture qui font parfois ressembler ses tableaux aux plus belles réussites du tachisme gestuel, mais l’instinct n’y suffirait pas. Ici intervient la référence —lointaine, intuitive, mais constante — à la nature. »