Fleury Chenu (1833–1875), Paysage De Bresse En Hiver

Huile sur toile .59 x43 cm. Signé et daté 1859 en bas à droite. Avec cadre.  

Ce tableau de Fleury Chenu, maître du paysage hivernal, illustre à merveille son surnom de « peintre de la neige ». La scène représente une campagne enneigée, dominée par une atmosphère silencieuse et mélancolique. À droite, une modeste cabane dégage une légère fumée, signe de vie dans cet univers figé par le froid. Deux petites silhouettes, probablement des promeneurs ou des villageois, avancent prudemment près d’une rivière partiellement gelée, accentuant le sentiment d’isolement.  

Chenu excelle dans le rendu des effets atmosphériques : la palette est dominée par des blancs cassés, des gris et des bruns, créant une harmonie subtile et une lumière diffuse, presque crépusculaire. La composition, simple mais efficace, met en valeur l'immensité du paysage et la rudesse de l’hiver, tout en évoquant la nostalgie et la poésie du quotidien rural. Ce tableau témoigne du regard sensible de Chenu sur la nature, marqué par son enfance dans les hivers rudes de Briançon.  

Augustin Pierre Bienvenu Chenu, dit Fleury Chenu, est né à Briançon. Sa famille déménage à Lyon en 1846, il entre alors à l’École des beaux-arts de Lyon où il reçoit les leçons de dessin et de peinture du professeur Louis Guy, mais également de Michel-Philibert Genod et Claude Bonnefond.  

Il obtient une notoriété nationale grâce à l’exposition de Paris de 1867 où son tableau Le cours des Chartreux à Lyon et aussi Le Fiacre jaune suscitent beaucoup l'intérêt du public. Il obtient une médaille en 1868. Deux de ses toiles sont acquises par un ministre et exposées au Musée du Luxembourg (Le billet de logement et Les trainards).
 
Augustin Chenu est principalement connu pour ses peintures représentant des peintures centrées sur la nature, comme les fameux « effets de neige » (déclinaisons de peintures de campagnes, chemins sauvages, forêts en temps de neige), qui lui ont valu le nom de « peintre de la neige ». La matière vernissée qui le caractérise et qu'il utilisa longtemps avait été introduite dans l'école lyonnaise par Grobon qui prétendait avoir reçu un secret hollandais.   Ses œuvres sont conservées dans plusieurs musées nationaux (Musée d'Orsay, Musée des Beaux-Arts de Reims...)