Ce tableau d’Adrien Bas, intitulé Hortensias et violon, est une nature morte raffinée où l’artiste met en scène un bouquet d’hortensias dans un vase transparent, un violon posé sur une table et une partition de musique ouverte. Les fleurs, aux teintes blanches et rosées, dominent la composition, tandis que le violon et la partition évoquent l’univers musical et une atmosphère intimiste. Le fond, composé de drapés aux tons pastel, diffuse une lumière douce qui baigne l’ensemble et accentue la délicatesse de la scène.
La palette claire et nuancée, la touche souple et vibrante rappellent l’influence de l’impressionnisme et de Renoir sur Bas. La transparence du vase, les jeux de lumière sur les pétales et le bois du violon témoignent de la maîtrise technique du peintre. Par l’association de la musique et des fleurs, Adrien Bas célèbre la beauté éphémère et le dialogue entre les arts. Ce tableau illustre parfaitement la sensibilité poétique et la modernité discrète de l’artiste lyonnais, qui privilégie l’émotion et la lumière pour capter la beauté du quotidien.
Adrien Bas, issu du milieu de la soierie, intègre l’École des Beaux-Arts de Lyon en 1902, où il est formé par le peintre Pierre Bonnaud. Entre 1920 et 1924, il rejoint le groupe des Ziniars, un collectif d’artistes lyonnais novateurs. Dès 1901, il expose à la Société Lyonnaise des Beaux-Arts, puis au Salon d’Automne Lyonnais entre 1909 et 1923. Douze de ses peintures et de nombreux dessins sont alors intégrés à la collection du musée des Beaux-Arts de Lyon.
Principalement connu pour ses paysages lyonnais et ses environs, travaillant toujours sur le motif, il est fasciné par les lumières changeantes des rives de la Saône. Il excelle dans la représentation de la transparence de l’eau et de la brume, qu’il évoque à l’aide de longues touches subtiles. Évitant les paysages conventionnels des aquarellistes, il privilégie des lieux comme Villeurbanne, La Mulatière, Fourvière ou La Villette.
Son style se démarque de la tradition picturale lyonnaise, puisant dans l’inspiration du fauvisme. Ses œuvres se caractérisent par des coups de brosse larges et généreux, avec une touche appuyée et ample. Cependant, Adrien Bas finit par détruire une grande partie de ses œuvres, préférant la spontanéité des pochades (ébauches) à la finalité des toiles achevées.
Il s’éteint à seulement 41 ans, en1925, laissant derrière lui une œuvre sensible et lumineuse.