Elancés, ils sont d'apparence balustre à col resserré ; la forme Meiping caractéristique du goût Qianlong pour son côté gracieux et équilibré.
Le décor polychrome en émaux de la famille rose (terme créé par Jacquemart au XIXe sièle – mais dont les chinois appelaient avant cela “fencai » (« couleur poudreuse ») ou plus tardivement « falangcai » (« couleur d'émail ») présente une grande finesse d'exécution : des fleurs de pivoines et autres motifs floraux, peints avec minutie, se détachent sur un fond blanc laiteux à la brillance soyeuse.
Bien que les fleurs soient une représentation décorative très en vogue au XVIIIe siècle, ils ont aussi une grande richesse symbolique dans l'art chinois ; les pivoines sont par exemple un symbole d'honneur, de beauté et délicatesse féminine mais également un symbole de richesse.
La porcelaine est encadrée de bronze doré réalisé en France au XIXe siècle. Il était de pratique européenne d'adapter des objets exotiques à un goût décoratif occidental, c'est pourquoi toute la période du XVIIIe siècle fut enrichi d'art asiatique. La monture est finement ciselée dans un style néo-rococo. Le col est agrémenté d'encolures évasées à décor d'une frise feuillagée, de chaque côté reposent des anses à double patte, galbées et surmontées d'une feuille d'acanthe dissociée. Elles longent la forme balustre jusqu'au piètement, soulignée d'une couronne en tore de lauriers et perlée, soutenue sur une base carrée à gorge et à pans coupés en angle concave et ceint de formes géométriques ciselées.
Le bronze doré encadre les vases avec élégance, accentuant leur verticalité et rehaussant leur éclat.
La période qianlong est l'une des ères les plus fastes de la dynastie qing dans l'art décoratif.
Cette paire témoigne du raffinement esthétique mais également technique des porcelaines de l'époque . Elles ne sont pas seulement des objets décoratifs, mais également les témoins d'un dialogue entre deux civilisations ; une époque où la France se tournait vers l'exotisme chinois.
Elles se distinguent par une exécution fine (de la peinture comme des ciselures), un décor sobre et harmonieux et un éclat de contraste entre le blanc, la couleur douce et le doré brillant du bronze.
Le goût pour la Chine, très fort en Europe dès le XVIIIe siècle, s’intensifie au XIXe, où les grandes maisons françaises comme celles de bronziers (tels que Barbedienne ou Thomire) n’hésitent pas à adapter et transformer des pièces chinoises pour satisfaire les exigences décoratives de leurs clients.
Dimensions : H 36 cm x L 16 cm x P 12 cm