Nymphe
Albâtre, alt. cm 78
La sculpture en albâtre qui est décrite ici représente une jeune fille tenant une branche fleurie à hauteur de la poitrine tandis que l’autre main semble vouloir cacher le visage, dans un acte d’innocente pudicité. Le sourire cristallin et pur démontre la joie spontanée de ce geste apparemment superflu, étant complètement nue si l’on excepte le voile fin qui enroule ses jambes en spirale à partir du côté droit. D’autres éléments floraux grimpent de la base jusqu’à mi-hauteur des jambes, allant ainsi à se fondre avec la traînée du fin voile qui retombe doucement sur le sol. Le thème floral, la nudité, la coiffure simple tenue par une modeste ficelle avec médaillon et l’extrême beauté de la jeune fille la font identifier à la figure mythologique de la nymphe, généralement dépeinte avec ces caractéristiques et liée au monde naturel, représenté dans ce cas par les fleurs. Un exemplaire, signé C : Lapini, témoigne de l’origine possible du modèle, compte tenu de la renommée de ce sculpteur, actif surtout à Florence dans la seconde moitié du XIXe siècle, et sa production abondante d’œuvres, réalisées également en différentes versions. Né dans la ville fleurie au milieu du siècle, il sut créer un atelier florissant d’où sortirent des œuvres capables d’attirer de riches acheteurs étrangers; la chance qu’il a réussi à obtenir dépendait également du choix de sujets différents par taille mais toujours liés à des thèmes sensuels, amoureux ou allégoriques qu’ils voyaient comme protagonistes, précisément les figures féminines. Bustes, copies de l’Ancien, portraits ou sujets de genre faisaient partie de sa production démontrant ainsi son extrême polyédricité mais le succès est venu grâce aux sculptures représentant les sujets ci-dessus : expose de nombreuses sculptures à l’Exposition Générale Italienne de Turin en 1884, dont Surprise et Le premier baiser, exposant également à Rome en 1888.Cette statue fait certainement partie du goût gracieux, raffiné, sentimental et délicatement érotique que l’on peut admirer dans ses autres œuvres, où la subtilité de certains détails, comme le voile avec lequel on couvre la nymphe, fait ressortir la maîtrise absolue du travail.