Fille avec chaton
Bronze, cm 46x15x19
signé, titré et inscrit "Milan"
Publications : Adalberto Sartori et Arianna Sartori, "Artistes à Mantoue aux XIXe et XXe siècles. Dictionnaire biographique", volume VI, Mantoue, Archive Sartori Editore, p. 2752.
Achille Salata est née à Ostiglia, dans la province de Mantoue, le 28 juin 1850, par Carlo et Maria Martini, au sein d’une famille d’humbles origines et conditions. À un jeune âge, il s’installe à Milan, où il fréquente l’Académie des Beaux-Arts de Brera : par la résolution du Conseil municipal d’Ostiglia, datée du 6 octobre 1868, nous apprenons qu’on lui accorde une subvention pour poursuivre, à Milan, ses études d’architecture et de sculpture, grâce aux fonds de l’héritage Greggiati. En 1877, du 27 août au 26 septembre, à l’Exposition des Oeuvres de Beaux-Arts dans le Palais de Brera à Milan, Salata expose ses premières œuvres dont nous avons connaissance par les sources ; Il s’agit de cinq plâtres solidement ancrés dans la tradition sculpturale du Milan romantique de Grandi, Bartolini, Marchesi, Rossi et Fusaro : Le génie de Napoléon le grand, sculpture à toutes les dimensions monumentales avec un réalisme prononcé, Shakespeare jeune, sujet à fort gradient romantique qui reviendra fréquemment dans tout le corpus du sculpteur, Le Portrait du défunt Gian Luigi Vantaggi de Gênes, réalisé sur commande de la famille, La dignitosa, œuvre canalisée dans le courant du XIXe siècle de représentation allégorique et évocatrice des figures féminines, et Il Ritratto a medaglione del defunto prof. Achille Marzorati, particulièrement apprécié par la critique et les membres de l’Académie. A partir de la fin des années 70 du XIXe siècle, l’artiste présente régulièrement ses sculptures à l’Exposition des Œuvres d’Art au Palais de Brera :en 1878 participe avec les bronzes Guerre entre amis et La pêche galante, tandis qu’en 1879 il propose à la commission Le portrait de la mère. Atteignant, avec ses œuvres de jeunesse, une renommée qui va bien au-delà des frontières de Milan, tout en étant présent avec constance aux expositions braidenses, l’artiste présente ses propres œuvres, surtout des bronzes à des expositions nationales et internationales, en particulier à Rome (1884), Livourne (1886), Turin (1880,1884), Venise (1887) et Londres (1888). En 1891, Salata est présente à l’Exposition Triennale des Beaux-Arts de Milan avec Il bacio di Santuzza, un buste en bronze inspiré par le mélodrame de Mascagni "La cavalleria rusticana" : cette exposition, d’une importance essentielle pour l’évolution des arts dans le nord de l’Italie - est l’événement qui voit la naissance du mouvement divisionniste de Previati et Segantini - voit Salata occuper un rôle prééminent, tant qu’il a été acclamé par le public et la critique. A partir de la seconde moitié de la dernière décennie du XIXe siècle, les commissions à l’artiste diminuent. La dernière référence à sa figure date de 1901 : dans les archives de la municipalité d’Ostiglia, on conserve une lettre de 1901, adressée au maire, écrite probablement par un ami, dans laquelle on demande que le Salata soit aidé pour qu’il se trouve en mauvaise condition tant de santé que financière. Nous n’avons aucune information sur la date de sa mort. Parmi les œuvres muséalisées de la Salata, nous rappelons certainement le Guardaportone, bronze qui fait actuellement partie des collections de la Galerie d’Art Moderne de Milan.Cette belle sculpture en bronze, exécutée à Milan en 1884 et signée par l’artiste, présente une jeune fille élégamment vêtue et finement coiffée qui joue avec un chaton appuyé sur son épaule : la scène représentée est très réaliste, Ironique et ludique : la jeune fille joue avec le chaton avec un soufflet, l’amenant à se retirer. L’œuvre montre des renvois marqués à la sculpture écaillée de Milan du XIXe siècle : le mouvement tourbillonnant de la robe et de la figure souple rappellent les chefs-d’œuvre des plus grands représentants de ce mouvement central.