Composition avec citrons et chien
Huile sur toile, cm 97,5 x 74,5
Avec cadre, cm 120 x 95
L’œuvre que nous décrivons ici peut être placée dans le style de la nature morte qui a vu le jour à Rome au cours du XVIIe siècle, impliquant des artistes italiens et des peintres étrangers et en particulier français et flamands, venus dans la ville à la recherche de riches commissions et de nouveautés artistiques à apprendre pour augmenter leurs qualités. Les noms qui se rapprochent le plus de cette œuvre sont ceux de Pier Francesco Cittadini (1616-1681) et de Francesco Noletti dit le Maltais mais pendant longtemps connu aussi comme Fieravino (1611-1654). Originaires de Milan le premier et de Malte le second, tous deux se sont retrouvés à travailler dans l’Urbe, où ils se sont cimentés dans le genre de la Nature morte, obtenant un grand succès tant en termes de clients qu’en termes de disciples et d’imitateurs. Le Citoyens a eu auparavant aussi d’autres expériences : élève de Daniele Crespi à Milan avant et de Guido Reni à Bologne ensuite, il est arrivé avec plus de décision à la nature morte seulement une fois arrivé à Rome, où il a eu l’occasion de connaître les artistes français qui y pratiquent ce genre particulier. Plus focalisé et épuré par les autres genres apparaît au contraire le Noletti, venu directement à Rome de la petite île de malte, qui lui a valu le surnom du maltais, il s’est immédiatement distingué, aussi chez les Nordiques, comme en témoignent les gravures de Jacques Coelemans et les reproductions de Jacques Hupin , pour la haute qualité lenticulaire de ses œuvres, notamment dans le rendu des tissus des tapis à la turque qui apparaissent constamment sur ses toiles, De la même façon que celui qui était posé sur le plancher surélevé.En continuant avec les similitudes, nous trouvons la présence du plateau métallique avec des fruits, des pommes et des citrons, mais surtout le pot métallique au pied de la scène; Ces éléments capables d’exalter les reflets de lumière dans l’environnement sombre sont typiques dans les natures mortes de Noletti tandis que la présence du petit chien ou, en général, d’un élément animal, que nous retrouvons dans de nombreuses œuvres de Cittadini. L’espace derrière n’est pas particulièrement lumineux mais il se montre ouvert par un arc qui encadre un coin de ciel nuageux ; ce souffle vers l’extérieur ainsi que la description même des éléments architecturaux qui entourent la pièce sont également des éléments qui semblent quelque peu absents dans la production de l’artiste maltais, mais qui se retrouvent dans le Citoyens : un exemple est la toile conservée à la Galerie Nationale d’Art Antique de Trieste, ou celle de la Galerie Estense de Modène, où nous pouvons également détecter la présence animale dans le chat qui attaque la cage contenant un petit oiseau. Le jeu se joue donc entre différentes particularités, constatées et apparues dans la même ville mais par deux artistes différents qui cependant ont su déceler une certaine communauté dans les choix figuratifs de ce genre ; Cette œuvre combine le tissage analytique du tapis oriental et la réverbération précieuse du métal à la plus grande légèreté du fond et à la présence dynamique du petit chien, En montrant qu’il sait concilier les choix de deux artistes qui ont laissé un énorme sillon dans l’histoire de la nature morte romaine et pas seulement.