Ce tableau de David Girin met en scène deux hommes dans un intérieur raffiné du XVIIe siècle. L’un, debout, adopte une posture théâtrale, vêtu d’un costume élégant à la mode de l’époque, orné de rubans jaunes et d’un large chapeau à plumes, tenant une rapière, symbole de noblesse et de bravoure. L’autre, assis, joue du luth, évoquant la douceur de la musique et l’atmosphère cultivée des salons aristocratiques. Autour d’eux, des objets précieux – casque d’armure, vase en porcelaine, nappe brodée – soulignent le goût du détail et la richesse matérielle.
L’œuvre illustre le goût de Girin pour la peinture de genre, caractérisée par une grande maîtrise du dessin et un souci du réalisme dans les textures, notamment la soie et le métal. La composition, équilibrée et lumineuse, met en valeur la théâtralité de la scène, tout en rendant hommage à l’art de vivre et à l’élégance de l’Ancien Régime.
David-Eugène Girin entre à l’École des Beaux-Arts de Lyon en 1864 et intègre aussitôt la classe de Joseph Guichard. Il expose au Salon des scènes de genres et peint aussi des natures mortes et notamment des fleurs. C’est en 1887 avec la toile Le Matin qu’apparaît alors un changement définitif, l’artiste connu pour ses peintures de genre s’adonne désormais exclusivement au paysage et aux scènes deplein-air. Sa solidité financière lui permet de voyager partout en France et lui offre une diversité de sujets à traiter. David Girin renouvelle également sa palette, et sa manière. Il conjugue un dessin puissant et sobre à une palette composée de nuances de terres claires, de blancs colorés.