Vêtue d’une robe de soie brune et beige aux épaules bouffantes, elle porte un large collier d’or orné de perles. Les cheveux blonds tirés en arrière, elle est coiffée d’un filet d’or terminé par un serre-tête. Le costume, la petite fraise à l’encolure et la chaîne nouée conduisent à dater l’œuvre dans les années 1560. Ce portrait aurait donc été réalisé durant le long séjour espagnol de la peintre (Longtemps après cette période, les portraits d’Anguissola étaient injustement attribués à Allonso Sanchez Coello). Il s’agit vraisemblablement d’une fillette de la noblesse espagnole.
La finesse de la peinture au regard de sa petite dimension illustre bien la maîtrise acquise au contact du miniaturiste Giulio Clovio.
L’œuvre est présentée dans un superbe cadre en bois sculpté et doré du XVIIème siècle. De larges feuilles d’acanthe s’enroulent dans un fort relief.
Dimensions: 15 x 12,8 cm le panneau – 32 x 29 cm avec le cadre.
Etat: Excellent état. Des chairs et des bijoux intacts. Petites restaurations éparses.
Sofonisba Anguissola (Crémone, c. 1535 - Palerme, 1625) est née dans une famille noble. Elle est une des rares femmes peintres de son époque à être reconnue de son vivant. Son père, Amilcare Anguissola, encourage ses huit enfants à développer leurs talents artistiques. Il fait étudier son ainée, Sofonisba, auprès de Bernardino Campi (peintre de portraits et de sujets religieux) dès ses 11 ans! C’est durant cet apprentissage juvénile que s’affirme son goût pour la peinture de portrait. Dans les années 1550, elle fréquente les ateliers de Mantoue, Ferrare, Rome ou Parme où elle rencontre Giulio Clovio qui l’initie à l’art de la miniature.
En 1559 débute un long séjour espagnol. Elle y devient dame d’honneur de la reine, Isabelle de Valois, à qui elle apprend le dessin. Elle peint une grande quantité de portraits des membres de la famille royale ainsi que de la noblesse. Cinq ans après la mort de sa protectrice, en 1573, elle épouse un noble italien qu’elle rejoint sur ses terres de Sicile, mais il meurt lors d’un périple en mer en 1578. En 1579, elle convole en secondes noces avec un négociant génois. Installée définitivement avec son époux à Palerme vers 1615, elle cesse de peindre, ses facultés visuelles l’abandonnant. Anton van Dyck, appelé à Palerme pour peindre le vice-roi Emmanuel Philibert de Savoie, vient lui rendre hommage. C’est dire la fascination que cette femme peintre suscitait de son vivant.