Portrait D’une Femme, France, Vers 1660

Ce portrait est un excellent exemple du style de portrait baroque des Beaubrun. La tonalité et les choix de couleurs de l’artiste évoquent immédiatement les palettes moins audacieuses des artistes hollandais de l’époque. Le tableau déborde d’ornements ingénieux et de démonstrations du talent du peintre. Un soin tout particulier a été apporté au visage et aux mains du modèle et au traitement des drapés chatoyants. Ce portrait est très proche des autres portraits attribués aux cousins Beaubrun qui dépeignent souvent des modèles aux longues mains et aux doigts effilés, qui représentaient à l’époque un idéal de beauté féminine, avec un contour au niveau du cou et des épaules. Le modèle ressemble à Anne Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier (1627 – 1693) (La Grande Mademoiselle), qui aimait les coiffes ornées de grandes plumes. De plus, ce portrait ressemble de très près au « portrait d’une femme » mis en vente chez Sotheby’s New York le 28 janvier 2011 (lot 49, estimation entre 20 000 $ et 30 000 $). Le modèle pose à côté d’une fontaine, probablement sur le domaine familial, la robe argentée est confectionnée dans l’étoffe la plus prestigieuse et ses manches très amples s’arrêtant juste au-dessus du coude étaient à la mode au milieu du siècle. Un foulard transparent est noué autour de ses épaules et le long corsage à pointe est décoré de dentelle de papier. La coiffure, également caractéristique des années 1650, est magnifiée par un splendide plumage exotique semblant tenir de manière surnaturelle en haut de la coiffe. Ce type de coiffe indiquait le rang de sa porteuse et faisait souvent partie du style baroque du XVIIe siècle. Il pouvait être présent sur les portraits allégoriques ou mythologiques. On trouve une profusion de perles, qui sont l’accessoire par excellence. Cet ornement incontournable était très populaire depuis les années 1630 et un collier pouvait valoir à lui seul l’équivalent de 12 000 euros actuels. Présenté dans un magnifique cadre doré du XVIIe ou du XVIIIe siècle. Charles et son cousin Henri Beaubrun appartenaient à une famille de portraitistes français du XVIIe siècle. Henri est très tôt attaché au roi Louis XIII, grâce à la charge de valet de garde-robe qu’occupait son père. Les cousins collaborèrent de 1630 à 1675, ils devinrent portraitistes à la cour du roi et peignèrent de nombreux portraits officiels dont certains se trouvent aujourd’hui dans des musées comme château de Versailles et le Prado. Beaucoup de leurs tableaux sont attribués aux deux peintres à cause de leur collaboration. Provenance : Collection privée France