La vitrine comporte cing étagères pour six niveaux.
Serrures d'époque XVIIIe.
Finition remarquable et très bel état d'origine.
Joseph STÖCKEL :
Originaire d'Allemagne, mentionné à Paris dès 1789, Joseph Stöckel travaille rue de Charenton jusqu'à la Révolution, puis rue des Fossés-du-Temple. Parmi ses clients figurent un certain nombre de prestigieux marchands ainis que je comte de Provence, frêre du Roi et futur louis XVIII.
Il exécutera pour ce dernier quatre commodes, que Guillaume Benneman transformera et copiera pour en faire huit meubles nouveaux, aujourd'hui conservés aux châteaux de Fontainebleau et Compiègne et au musée du Louvre.
L'étude de la production de Joseph Stöckel permet de faire ressortir plusieurs caractéristiques : de style Louis XVI, pour la plupart en acajou et placage d'acajou, quelques-uns en placage de bois de rose, rarissimement marquetés, ses meubles comportent des formes puissantes, plutôt massives et des lignes rigoureuses. Les larges feuilles de placage sont cernées par de fins encadrements de bronze ou de fines moulures qui soulignent la qualité du bois employé et dessinent parfois, sur la face des meubles, un cercle ou encore un large arc de cercle. Trois des commodes transformées par Benneman aujourd'hui conservées au château de Fontainebleau présentent cette disposition en arc de cercle qui figurait probablement sur les meubles d'origine.
De lourds montants à profondes cannelures, arrondis et saillants, apparaissent aux angles d'une commode à portes de Stöckel conservée au musée des Arts Décoratifs. Un grand bureau plat en acajou du même ébéniste, appartenant à l'Assemblée Nationale, repose sur des pieds en faisceau de licteur. Ce bureau aurait été exécuté vers 1785 pour le comte de Provence. Un bureau comparable fit partie de la célèbre collection Jacques Doucet (dispersée à Paris du 5 au 8 juin 1912, n°129).
Tous les meubles de cet ébéniste - commodes rectangulaires ou en demi-lune, secrétaires, bureaux, consoles dessertes... témoignent d'un soin extrême et d'un grand soucis du détail et de la perfection.
Héritier du meuble bibliothèque et même du dressoir, le meuble vitrine est apparu à l'époque Louis XVI. Il donnera lieu à une grande variété de déclinaisons selon la nature des objets à exposer. Il s'agit d'une petite armoire, très sobre, ouvrant à deux portes vitrées laissant apparaitre les petits objets de collection y étant exposés. Le raffinement et la préciosité de ces objets sont mis en valeur par l'ornementation très discrète du meuble vitrine. Plus les collections présentées étaient précisueses, plus le meuble était sobre.
Le meuble vitrine ici présenté se trouve être parfaitement caractéristique de sa période et de son faiseur.
Il présente des lignes et des finitions d'une puissance et d'une discrétion caractéristiques de la production de Joseph STÖCKEL et nécessaires à la présentation d'une collection remarquable. Il choisi l'acajou, son bois de prédilection, pour son caractère sombre et discret se prêtant à la mise en valeur des pièces, mais aussi pour son statut de matériau à la mode. Il le traite aussi en massif, suivant des lignes d'un néoclassicisme rigoureux, renonçant en totalité aux bronzes pour leur préférer un travail de mouluration d'une grande finesse, proposant ainsi une pièce dont le raffinement n'a d'égal que la sobriété.
MUSÉES ET INSTITUTIONS :
BIBLIOGRAPHIE :