Cadre Montparnasse.
Dimensions de la toile 38x46,5 cm
Dimensions totales, avec cadre, 55x63 cm.
Albert Lauzero est né à Fleurance, en Gascogne, le 16 août 1909 .
Dès 1927 il s’installe à Paris. La lumière douce de l’Île-de-France l’émerveille et le marquera à jamais.
Pour assurer le quotidien, il travaille dans un bureau souvent de nuit pour lui permettre de se rendre
dans les musées, le Musée du Louvre, les expositions et les galeries de la rue de Seine. Les soirs
libres il va "au croquis chez Colarossi" à Montparnasse.
Pendant plusieurs années, il devra s’éloigner de Paris et interrompre ses recherches et ses activités
pour raison de santé. Ce n’est qu’en 1938 qu’il peut reprendre assidûment dessin et peinture à
l’Académie de la Grande Chaumière où il reçoit les conseils d’ Othon Friesz. Il travaille également la
technique de la gravure à l’atelier de Paul Bornet. Avec assiduité, il visite les expositions, revient sans
cesse dans les musées et est présent à toutes les manifestations artistiques. Mais il comprend très vite
qu’il doit éviter les influences esthétiques, et se forger ardemment un tempérament d’indépendant2.
En 1947 le marchand Carmine s’intéresse à lui et lui offre sa première exposition particulière dans sa
galerie de la rue de Seine. Le succès de cette exposition le conforte, il expose pour la première fois
au Salon d’Automne. Cette période est déterminante pour lui.
En effet par deux achats successifs, il entre dans les collections de l’Etat et de Ville de Paris : au Salon
du Vexin en 1949, l’Etat acquiert la toile « Les quatre pavillons de banlieue ». Il fait sa deuxième
exposition à la galerie Carmine en 1949. La Ville de Paris lui achète la toile « La Seine et les coteaux
du Pont d’Argenteuil " et la dépose au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris [archive]. En tout une
quinzaine de toiles seront ainsi acquises jusque dans les années soixante.
Ses principales sources d’inspiration sont alors les paysages, les bords de Seine, les villages d’Île-de-
France. "La critique est bien vite unanime d’ailleurs pour reconnaître sa probité et ses qualités très
personnelles de peintre" écrit Ernest-René Collot3.
Voyage en 1950 en Hollande d’où il rapporte plusieurs toiles sur le thème de Delft. Durant ces années
cinquante, il travaille principalement à Montmorency et dans les environs proches. Avec E.R. Collot,
critique d’Art, René Blanc et Charles Pollaci il forme le groupe de l’Ecole de Pontoise 3. Attentif à la
lumière de l’Île-de-France il peint de nombreuses toiles sur le motif.
Dès 1951 il exposera régulièrement dans les Salons - Salon d’Automne, Salon des
Indépendants, Société Nationale des Beaux-Arts, Salon du dessin et de la peinture à l'eau… où il se
liera d’amitié avec Bierge, Mouly, Sarthou, Marzelle, Cluseau-Lanauve, Relange… Il sera sociétaire de
ces salons dans les années suivantes. Il expose également aux Salons : Comparaisons, Terres
Latines, Peintres Témoins de leur Temps, les Arts en Yvelines - Orangerie de Versailles -, Salon de
Montmorency…
En 1954 il part au Caire présenter l’exposition du groupe de l’Ecole de Pontoise, exposition qui suscite
un vif intérêt. Il quitte son atelier de Soisy pour s’installer avec sa famille au Bas Pommeret à
Montmorency, séduit par cette petite ville et sa forêt (la Châtaigneraie) qu’il peindra à plusieurs
reprises.
En 1957, il abandonne peu à peu la peinture sur le motif pour repenser le tableau à l’atelier : ses toiles,
auront de nouvelles recherches de structures reculant les limites entre l’art figuratif et l’art abstrait.
A cette époque il découvre la Baie de Somme avec sa lumière si particulière et les changements de
couleur sur les sables, il séjourne tous les ans au port du Hourdel et revient chargé d’aquarelles et de
croquis annotés pour travailler dans son atelier. Cet endroit sauvage et malgré tout vivant par son petit
port l’inspire beaucoup, il peint de nombreuses toiles sur ce thème4.
En 1960 il reçoit le Grand Prix des Beaux Arts du Conseil Général de la Seine Grand Prix de l’Île-de-
France pour sa toile « La maison de Guy de Maupassant à Sartrouville », toile faisant depuis partie des
collections du Musée du Domaine Départemental de Sceaux [archive].
Il voyage en 1958 et 1959 à Venise et en Espagne.
Mélomane, lui-même violoniste amateur, le thème de la musique apparaît dans ses toiles. Les
instruments, les musiciens, le décor avec les modulations des vitraux lui fournissent le canevas de ses
compositions. La composition est basée sur un graphisme architecturé, les verticales de son thème
favori des arbres se retrouvent également avec les mats des bateaux, les églises et les orgues. Son
oeuvre est maintenant basée la lumière et le rythme5.
Sa palette s’éclaircit et la gravité des tons « grubériens »6 cède devant les bleus typiquement
« lauzeriens » 5. En 1961 première exposition à la Galerie Durand-Ruel dont il sera un des peintres
jusqu’en 1974, date de la fermeture de la galerie. Il fera dans cette grande galerie cinq expositions.
Les expositions particulières se succèdent dans de nombreuses villes en France et à l’étranger
(Londres, Caracas). En 1966, il est invité par le centre culturel d’Antibes pour une rétrospective
au Bastion Saint-André.
Il retrouvera la lumière de sa Gascogne natale en 1970, lumière proche de celle de Toscane avec ses
contrastes, son harmonie et ses nuances. Il en fera la synthèse dans les grandes toiles réalisées dans
son atelier d’été.
De 1972 à 1982, il est membre du comité du Salon d’Automne qui, en 1981 lui consacrera une salle en
hommage à son oeuvre. Il est l’invité d’honneur de nombreux salons. Il prend la présidence en 1977 du
Salon Contrepoint de Montmorency pendant quelques années.
En 1982, il est un des membres fondateurs du groupe 109. Il fait également partie de nombreuses
sélections au sein des Salons : Melbourne, Toronto, Sofia, Houston, Varsovie, Téhéran, Le
Caire, Japon…
Depuis 1988 il est peintre permanent de la Galerie Bernheim-Jeune à Paris. Plusieurs expositions
auront lieu dès 1989 dans cette grande galerie, dont une rétrospective en 1996 « 50 ans de peinture »
puis en 2011 après sa disparition.
En 1998, peintre du Festival de Musique d’Auvers-sur-Oise, il expose au Musée Daubigny [archive] et à
l’Eglise d’Auvers.
En 2005, la ville de Montmorency lui offre une exposition Rétrospective "de 1933 à nos jours"
Albert Lauzero décède à Montmorency le 20 juillet 2006.
De nombreux hommages lui seront rendus les années suivantes par les Salons parisiens et ceux des
communes avoisinantes, ainsi qu’en 2009 dans sa ville natale de Fleurance, pour l’anniversaire de son
centenaire. Après une exposition rétrospective en 2011 chez Bernheim-Jeune « Cent ans d’harmonie »
un hommage lui a été consacré au musée Utrillo-Valadon à Sannois en 2013.