Louis Arraou (XIX-XX)
Marine, circa 1925
Huile sur toile
46 x 55 cm (59 x 67 cm encadré)
Dans son cadre d'origine et signé en bas à gauche
Voici ce qu'on lisait dans Le Gaulois en 1925 au sujet d'une exposition de l'artiste à la galerie John Levy
UN PEINTRE D'AUJOURD'HUI LOUIS ARRAOU
Pour les amateurs d'aujourd'hui, saturés de peintures qui demandent à une outrance artificielle le charme de l'imprévu, et qui racolent ainsi l'attention avec une ostentation sans sincérité, c'est une vraie joie qui est bien peu donnée, de trouver enfin un talent simple et plein de fraicheur. Les toiles que M. Louis Arraou expose en ce moment à la Galerie John Lévy, près la place Vendôme, sont de celles-là. Elles plaisent d'abord par un accent de vérité qui n'est pas feint, et qui se retrouve à l'analyse, dans le choix même des sujets. M. Arraou, aime à représenter la nature dans ses vues les plus hautes et les plus rayonnantes. Ce sont des vues des Hautes-Alpes, avec leurs maisons rustiques de bois, leurs pâturages éclatants de verdure, les lointains neigeux de leurs cimes ou bien l'horizon méditerranéen avec la mer éternellement bleue vibrante de soleil, et, au premier plan, les vieilles barques provençales échouées sur le rivage, les « tartanes radoubées et pittoresques ou bien, cherchant encore plus au Sud une inspiration exotique, M. Arraou se plaît à noter le jeu des ombres dans une petite rue marocaine, le haïk » féminin frôlant les murs serrés, la percée de lumière au loin parmi les maisons basses. Sa sincérité est absolue. Il n'a eu que lui pour maître. Artiste accompli amateur de bonne musique, romancier de talent il met au service de sa vision exacte des choses un beau métier large par lequel la couleur s'étale et éclate sous le couteau. C'est un artiste qui crée de la joie.