Paire de natures mortes :
-Nature-morte aux fleurs et à la mouche
-Nature-morte aux fruits et papillon nocturne
Aquarelles et gouaches sur papier marouflé sur toiles
L'une signée "Carle" en bas à droite
59cm x 48cm
(73 x 62, avec les cadres)
Fin du XVIIIe siècle
Nos deux natures-mortes sont trop achevés pour être des modèles de papiers-peints comme on en trouve au XVIIIe et bien après l’époque Napoléon III : sujets champêtres, cynégétiques, floraux ou au chinois. Leur destination semble confirmée par un marouflage ancien sur toile, sans doute d’origine. Nous sommes ici en présence de véritables tableaux probablement installés au départ dans une demeure patricienne. L’un d’eux est présenté sur un entablement en bas-relief, à la manière des sujets comparables de l’école du nord. Peints à la gouache et aquarelle sur vergé, leurs dimensions sont peu communes et de belle taille pour des peintures sur papier.
Le premier regard laisse voir un aspect flou de l’ensemble. Les couleurs sont chaudes et semblent presque en camaïeu. Mais à l’analyse, on s’aperçoit que la palette est variée et témoigne par endroit d’une maitrise proche de la miniature : insectes, raisins, rehauts en bordures des feuilles et des pétales… Il faut noter également les anachronismes coutumiers à ce genre de peinture ou la théâtralité et la composition importaient en priorité : le strict respect des périodes respectives des floraisons ou de l’apparition des fruits ne comptait pas ; à cet égard, l’auteur de ces tableaux a travaillé à la manière des anciens flamands.
A part de légers frottements épars, cette paire de tableaux est dans un état de conservation satisfaisant.
Le 7 Février 1786 Anne de Carle épousa le camarade de classe de son frère James Sowerby (1757-1822).
Sowerby était le fils du graveur John Sowerby et de son épouse Arabella Goodreed. 1771 il arrive à l'âge de 14 ans comme apprenti dans l'atelier du peintre naval Richard Wright (1735-1775 ?). Lorsqu'il a subi un accident vasculaire cérébral peu de temps après, Sowerby est passé à William Hodges.
Le 1er décembre 1777, Sowerby commence ses études artistiques à la Royal Academy of Arts de Londres, se concentrant sur la peinture miniature. Ce sont précisément ces compétences qui ont attiré William Curtis, qui l'a immédiatement engagé comme illustrateur pour sa Flora Londonensis. Grâce à sa collaboration avec Curtis, Sowerby fait également la connaissance des botanistes Charles Louis L'Héritier de Brutelle et William Withering, pour qui il travaillera plus tard. Par l'intermédiaire de son camarade de classe Robert de Carle à Norwich, Sowerby entre en contact avec des naturalistes tels que James Edward Smith et Dawson Turner (1775-1858). De cette rencontre, dans les années 1790 à 1814, s'est développée la botanique anglaise, aujourd'hui connue sous le nom de "Sowerbys Botany".