Guéridon Empire Jacob-Desmalter

Remarquable table guéridon dite " A la Maréchale" ornée de lions ailés en bronze doré-patiné de style Empire évalué pour un travail vers 1840 portant une trace d'estampille peu lisible laissant apparaitre le nom Jacob (voir photo) probablement pour Jacob Delmalter ou son fils Georges Alphonse Jacob (célèbre firme d'ébénistes) a noter que ce meuble est à rapprocher d’un guéridon exécuté par Jacob Desmalter sur un dessin de Charles Percier décorateur-architecte avec Léonard Fontaine promoteurs du retour à l’antique. Notre guéridon reprend tout le grand vocabulaire ornemental inspiré de l’Antiquité, mis en place et développé par Jacob Desmalter tout au long de la première moitié du XIXe, Il convient également de noter qu'un certain nombre de meubles de cette même qualité comportaient également de somptueux bronzes dorés et patinés, dont certains des plus beaux exemples ont été fournis par le célèbre fondeur -ciseleur Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) à l'instar de ces animaux fantastiques entièrement en bronze finement ciselé et partiellement doré, ils déploient leurs ailes avec élégance afin d’épouser la forme circulaire et accroître la monumentalité du meuble, la ceinture est enrichie d'une abondante ornementation en bronze doré à motif de palmettes ponctuées par des masques d'Apollon positionnés au dessus des lions ailés et sobrement rythmées par des fleurettes, l'ensemble supportant un épais plateau en marbre vert de mer (accidenté et restauré). Les supports monopodes ailés terminant par des griffes reflètent également les arts de l'Antiquité classique, en particulier les artefacts découverts à Pompéi et à proximité d'Herculanum, ils sont réunies par une terrasse de forme triangulaire en plinthe au pourtour concave souligné de bronzes dorés figurant des grandes palmettes affrontées d'étoiles a sept branches dites heptagrammes symbolisant Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune, ces règnes remontent à l’époque de l’ancienne Chaldée et Babylone, le tout se terminant par d'importants sabots à l'antique en bronze doré représentant une paire de pieds-nus drapés évoquant les modèles égyptiens. Dimensions: 77 cm de large X 75 cm de haut.

Parmi les exemples comparables à notre table gueridon à la Marechale se trouve une remarquable table en bronze doré et patiné d'époque Consulat avec un plateau rectangulaire en granit rose et un brancard en forme de X attribué à Thomire de la collection du baron Fould-Springer, vendu au Palais Abbatial de Royaumont (vendu par Christie's Paris, 19 -21 Septembre 2011, lot 7). Pierre-Philippe Thomire a fourni un certain nombre de montures en bronze doré extrêmement raffinées à la célèbre firme des ébénistes Jacob-Desmalter et Cie. De 1796 à 1803 ce dernier, alors appelé Jacob Frères, était dirigé par Georges II Jacob (1768-1803) et François-Honoré-Georges Jacob (1770-1841) mais après la mort de son frère aîné, François-Honoré-Georges a retitré son nom et l'entreprise en tant que Jacob -Desmalter en partenariat avec son père, le célèbre menuisier Georges Jacob. Comme Thomire, les Jacobs étaient des chefs de file dans leur domaine et travaillaient souvent en collaboration avec Percier et Fontaine. Parmi certaines des pièces les plus remarquables de Jacob-Desmalter fabriquées rue de Meslée à Paris, il y a une table console avec des supports monopodes ailés avec des acanthes à l'avant. De plus, un guéridon en acajou monté sur bronze doré avec un plateau en verre par Jacob-Desmalter vers 1805-1815, présente des chimères ailées en bronze avec pieds de sabot (illustrées dans Janneau,op. cit ., non. 279). Ce réseau étroitement lié de personnalités clés du monde de l'art parisien était important, beaucoup d'entre eux ont collaboré à la création d'une seule œuvre d'art et de manière significative cela peut se comparer au guéridon actuel.
Une autre comparaison très proche est une console ou table de jetée en acajou montée en bronze doré décorée de plaques de jasperware Wedgwood avec une chimère centrale ailée sculptée étroitement apparentée avec une coiffe Nemes égyptienne, qui ayant fait partie de la collection de Gustave Duval à Paris 1925 a été achetée en 1935 par le le célèbre collectionneur et auteur français Guy Ledoux-Lebard. Elle a ensuite été acquise par cette galerie qui a eu l'honneur de la vendre au Detroit Institute of Arts en 2007. La console était considérée comme une collaboration entre Martin-Eloy Lignereux, Adam Weisweiler et Pierre-Philippe Thomire. Cependant, les attributs peuvent changer avec le temps, en particulier lorsque de nouveaux éléments apparaissent. Il y a quelques années, le conservateur Sylvain Cordier a publié un article «L'album Bellangé et les nouvelles découvertes des arts décoratifs français du XIXe siècle», dans lequel il y a illustré des pages d'un album de dessins de meubles au Metropolitan Museum of Art, notant soixante-treize aquarelles et dessins, quelques-uns pouvaient être attribués à Charles Percier et à d'autresornamentalistes et si deux seulement étaient signés «Bellangé à Paris», la majorité appartiendrait à l'atelier de Pierre-Antoine Bellangé (1757-1827) et de son fils Louis-Alexandre Bellangé (1797-1861). Ce qui est intéressant, c'est que l'un des dessins attribués à Pierre-Antoine (folio 20a) ressemble beaucoup à la table susmentionnée. Ainsi, il faut également considérer Pierre-Antoine Bellangé lors de l'attribution d'une paternité à la présente pièce.