Le couvercle, corps, la base et mêmes la bagueenserrant la prise sont rythmés de délicates frises de feuilles d’eau et de perles. La panse est ornée d’une frise de cygnes aux ailes déployées, guirlandes de lauriers et fleurettes, finement ciselées.
Le bec est formé d’une tête d’aigle.
Poinçons :
Poids brut : 669 grammes.
La prise est à rapprocher d'un exceptionnel confiturier Empire par l'orfèvre Jacques-Gabriel-André BOMPART (Paris, 1809-1819), conservé au sein des collections du Musée des Arts Décoratifs de Paris.
MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS, PARIS : Confiturier, par Jacques-Gabriel André BOMPART, orfèvre, et Pierre-Philippe ROUSSEAU, cuilleriste, vermeil et cristal, inv.29291.
De la Grèce ancienne à la Sibérie, en passant par l'Asie Mineure, aussi bien que par les peuples slaves et germaniques, un vaste ensemble de mythes, de traditions et de poèmes célèbre le cygne, oiseau immaculé, dont la blancheur, la puissance et la grâce font une vivante épiphanie de la lumière
Le cygne est symbole de lumière, de pureté et d‘amour dans de nombreuses cultures.
Dans le shamanisme, le totem du cygne est associé à l’amour, à l’inspiration, à l’intuition, à la grâce et à la beauté. Étant un oiseau aquatique, donc lunaire, il est également associé aux émotions et à la spiritualité.
Les cygnes sont monogames et fidèles, et symbolisent l’amour éternel.
En Extrême-Orient, le cygne est symbole d'élégance, de noblesse et de courage. C'est pourquoi, selon Lie-tseu, les Mongols firent boire du sang de cygne à l'empereur Mou des Tcheou. Il est encore symbole de la musique et du chant.
Le Moyen Âge chrétien y voit la blancheur et de la pureté, mais également le chant et la mortainis que la métamorphose. Ainis naîtra la légende du chevalier au cygne, présente dans les chroniques dès la fin du XIe siècle et réunissant à elle seule les différents aspects de la symbolique de l’oiseau. En jouant sur les mots, les traditions de l’époque féodale font de ce mystérieux chevalier au cygnele grand-père de Godefroi de Bouillon,et inscrivent sa légende dans le patrimoine mythologique de la Maison de Boulogne, l’une des plus puissantes d’Occident. Les traditions ultérieures opèrent une greffe sur la légende arthurienne et font de ce personnage un ancêtre de Perceval.
À la fin du Moyen Âge, nombreux sont les princes et les chevaliers qui «jouent» au chevalier au cygne et qui adoptent un emblème ou une devise au cygne (ainsi Jean de Berry). L’oiseau s’en trouve valorisé et d’oiseau simplement noble devient oiseau pleinement royal, au point qu'en Angleterre et dans plusieurs pays d’Europe, il sera interdit à quiconque n’est pas de sang royal de posséder des cygnes.
En 1443 est fondé en Prusse l'Ordre du cygne, dont le statuts furent renouvelés par Frédéric-Guillaume IV en 1843, conféré aux personnes prenant l'engagement de secourir les malades, soulager les pauvres, panser les blessés, consoler les gens en proie aux remords, condamnés par les tribunaux. Le roi et la reine de Prusse en sont grands-maîtres, et celui-ci n'est composé que d'une seule classe de membres. Un cygne aux ailes déployées est suspendu au collier de l'Ordre.
Le cygne est également l'emblème de l'âme du poète, image ayant fortement influencé la poésie et la musique, notamment à l'époque romantique, avec des œuvres majeures telles que la Mort du cygne de Tchaïkovsky, ou Lohengrin de Wagner