La jeune femme pose dans un parc et se tient près d'un grand vase de terre cuite où poussent les œillets.
Regard tourné vers le spectateur, elle est coiffée a la fontange, avec deux mèches bouclées encadrant le front. Ses cheveux sont relevés et ornés par un diadème aux rangs de perles et un rubis central qui retient un large voile d'organza transparent aux reflets nacrés et agrémenté de larges bandes dorées.
Elle est vêtue d'une robe de satin rouge avec à la poitrine un empiècement de soie brodé de fils d'or. Elle porte une chemise de dentelle blanche, dont les plissures émergent de son décolleté ainsi que de ses manches, soigneusement relevées par des agrafes de pierre précieuses.
Une ceinture dorée a la boucle sertie de pierres fait ressortir la taille fine de la princesse.
Desa main gauche elle tient un œillet, symbole de la passion et du mariage.
Le voile crée un important mouvement derrière le modèle et apporte ainsi de la légèreté et du dynamisme au portrait. La main relevant la robe occasionne la formation de nombreux plis dans les étoffes, que le peintre accentue en illuminant les crêtes, et en nuançant les parties creuses afin de donner du volume a l'ensemble.
L’éclairage théâtral direct accentue les blancheurs de chairs et les plis des drapés et détache le modèle du paysage.
Huile sur toile, époque fin du XVIIe siècle.
Très beau cadre en bois doré et finement sculpté de tournesols et feuilles de lauriers d'époque XVIIe siècle.
Dimensions: h. 47,5 cm, l. 36 cm. Avec le cadre: h. 66 cm, l. 54,5 cm.
Françoise-Marie de Bourbon, dite « la Seconde Mademoiselle de Blois »1, née le 4 mai 1677, au Château de Maintenon, morte le 1er février 1749, à Saint-Cloud, fille légitimée de France, par son mariage duchesse de Chartres et duchesse d’Orléans, était une fille naturelle que Louis XIV eut secrètement de la marquise de Montespan.
Louis XIV donna pour époux à Françoise-Marie, le 18 février 16923, son neveu Philippe d’Orléans, duc de Chartres, futur Régent. Ils eurent huit enfants.
Pierre Gobert (Fontainebleau, 1662 - Paris, 1744)
Né dans une famille d’artistes, Pierre Gobert commença à travailler très jeune pour la cour. Dès 1682, il reçoit la commande du Portrait du duc de Bourgogne âgé de quelques semaines (perdu), premier d’une longue liste de portraits d’enfants, genre dans lequel Gobert excellera le plus. Agréé à l’Académie royale en 1686, Pierre Gobert ne se préoccupa de sa réception, fait exceptionnel, que quinze ans plus tard. Il est vrai que déjà surchargé de commandes, sa carrière de portraitiste, notamment à Munich pour la cour de Bavière, ne lui laissait sans doute que peu de temps. A partir de 1707, Gobert travaille pour la cour de Lorraine où il avait été appelé par le duc Léopold. Il peint durant ce séjour un nombre impressionnant de portraits qui implique l’existence d’un atelier. De retour à Paris il travaille très régulièrement pour la Cour réalisant les portraits de la plupart des membres de la famille royale, dont le château de Versailles conserve les exemples les plus intéressants.