Étude de femme et de bras ; préparatoire au tableau Fleurs des champs, circa 1845
Crayon graphite sur papier
Annoté “C12” en bas à droite
Dimensions de l’oeuvre : 25 x 12 cm
Dimensions du cadre : 40 x 30 cm
Bon état - légère trace de pliure en diagonale
Poète et peintre mystique né à Lyon en 1814, Louis Janmot est admis à l’École des Beaux-Arts de sa ville natale en 1831 où il obtient la plus haute distinction, le Laurier d’Or (Autoportrait, 1832). Il s’installe à Paris deux années plus tard où il suit le cours de peinture dispensé par Jean Auguste Dominique Ingres avant de séjourner à Rome en 1835. Il complète alors sa double formation philosophique et artistique aux côtés d’autres émules du maître tel que l’artiste lyonnais Hippolyte Flandrin. De retour en France, Louis Janmot accède au Salon de peinture et de sculpture de 1836 où il présente plusieurs grandes compositions. Son panneauFleur des champsexposé en 1846 suscite l’intérêt des critiques de son temps et l’admiration de Charles Baudelaire.
Élevé dans la foi catholique, Louis Janmot se lie avec les principaux acteurs du renouveau du catholicisme à Lyon. Artiste singulier résistant aux classements, il évolue parmi les mystiques influencés par les nazaréens allemands et préfigurant le versant français du préraphaélisme britannique. À partir de la fin des années 1850, Louis Janmot reçoit plusieurs commandes pour la décoration d’églises et d’édifices lyonnais (Église Saint-François-de-Sales, décor de la coupole).
Parallèlement à l’exécution de ces grands décors, il conçoit une œuvre picturale et littéraire au programme iconographique complexe qui l’occupera toute sa vie. IntituléLe Poème de l’âmeet présenté en partie à l’Exposition Universelle de 1855 grâce à l’appui d’Eugène Delacroix, ce vaste cycle retrace la transmutation sur terre de deux-âmessœurs pour regagner leur patrie céleste. Il est constitué d’un ensemble de dix-huit tableaux illustrant son ambitieux poème. L’élaboration d’un tel programme a donné lieuà l’exécution de nombreux croquis de détails à la mine de plomb. Les thèmes abordés, marqués du sceau de l’étrangeté, annoncent en outre le courant symboliste qui se manifeste en Europe dans les dernières décennies du XIXe siècle.
Notre feuille d’étude s’inscrit dans la période antérieure à 1845 au cours de laquelle l’influence d’Ingres est patente dans l’œuvre de Louis Janmot. La recherche de la beauté parfaite et la précision du dessin aux lignes souples et pures évoquent particulièrement l’enseignement du maître. Ce dessin préparatoire témoigne des recherches de l’artiste relatives à la posture de la figure féminine du tableauFleur des champsexécuté en 1845. L’inclinaison des avant-bras et la disposition des doigts de la main gauche varient toutefois avec celle de la composition finale.
On retrouve ce même souci de précision dans la position de la main et la disposition des doigts du modèle dansl’Autoportraitde 1832 ainsi que dansVirginitasissu duPoème de l’âme, circa 1854
Collections publiques
Lyon, Musée des Beaux-Arts
Paris, Musée du Louvre
Saint-Étienne, Musée d’art moderne
Versailles, Musée national du château de Versailles et de Trianon
Montbrison, Musée d’Allard
Principales expositions
Louis Janmot, Le Poème de l’âme, Lyon, Musée des Beaux-Arts, 1950
Le Temps de la peinture, Lyon 1800-1914, Lyon, Musée des Beaux-Arts, 2007
Bibliographie choisie
Elisabeth Hardouin-Fugier, Louis Janmot, Lyon, thèse, 4 vol., 1969
Wolfgang Drost, Élisabeth Hardouin-Fugier, Louis Janmot, précurseur du symbolisme, Heidelberg, C. Winter, 1994
Élisabeth Hardouin-Fugier, Le Poème de l’âme par Louis Janmot, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, 2007
Le Temps de la Peinture, Lyon 1800-1914 , catalogue d’exposition., Lyon, Fage éditions, 2007 (Musée des Beaux-Arts de Lyon), p.78