Paire de médaillons en bronze figurant des scènes galantes à l’antique.
Très beau travail de fonderie
Ciseleur-doreur-fondeur. Embauché comme ciseleur par Launay, après l’éviction de celui-ci, il dirige avec Amélie Gonon et le menuisier Ravenet les derniers travaux de la colonne Vendôme. Il fond sans talent, au sable, le Desaix de Dejoux.
Le fondeur Rémond n’est jamais désigné, dans les documents que nous avons consultés, que sous son nom de famille sans autre précision. Nous pensons qu’il s’agit probablement de François Rémond, officiellement ciseleur-doreur issu d’une lignée de fondeurs-ciseleurs déjà établis sous l’Ancien Régime. Rémond avait auparavant fondu pour Denon le Buste en Hermès colossal destiné au tympan du musée du Louvre, modèle de Bartolini, fonte de 1805, et il avait expertisé des fontes de Gonon et Canlers pour Denon. Le résultat calamiteux de sa fonte au sable du Desaix de Dejoux donnera pour longtemps des arguments aux contempteurs du procédé.
François Rémond ou Raimond (1745 ou 1747-1812, maître en 1774) qui exerça son activité au moins de 1778 à 1803, paraît avoir été l’un des maîtres doreurs-ciseleurs les plus importants de la place de Paris. Son chiffre d’affaires s’élevait à 161000 livres tournois en 1784, et le marchand-mercier Daguerre lui régla à lui seul la somme de 275000 livres tournois pour les années 1786-1788.
Son activité était double: d’une part il fournissait des matières premières et des journées de compagnons à une fonderie qui lui revendait la fonte ; d’autre part il faisait transformer cette fonte et il commercialisait les pièces ainsi ouvrées et transformées soit demi-finies, soit dorées et ciselées dans ses propres ateliers.
On compte, au premier rang de ses clients réguliers Daguerre, les ébénistes Roetgen, Riesner, Frost, l’orfèvre Clément, le ciseleur Gouthière, les horlogers Lepaute et Lépine. Il travailla, sans doute sur des modèles de Bélanger, pour le comte d’Artois (travaux à Bagatelle et au palais du Temple) et pour Baudard de Sainte-James ; également pour les architectes Cellerier et Ledoux, et pour Thélusson, client de ce dernier. Parmi ses clients importants, on note en outre le prince de Soubise, les ducs d’Orléans, de Laval et de Penthièvre, la duchesse de Lauzun, la marquise de Nicolaÿ, l’intendant de Cypierre et le financier Paris de Montmartel.
Les registres de comptes permettent de suivre son activité pendant une trentaine d’années ; ils constituent, une mine de renseignements pour les historiens de l’art qui peuvent y repérer ses oeuvres.