Jules Dupré (1811-1889) : né à nantes et mort à l'Isle-Adam, est un peintre paysagiste français pionnier, à l'instar de Camille Corot, du paysage à la française, et influencé par John Constable. Il sortit de son atelier et peignit en plein air dès les années 1830, autour de Paris, de Barbizon et dans le Limousin.
Son père, originaire de l'Isle-Adam dirige une manufacture de porcelaine à Parmain avant de s'établir à Nantes. Jules Dupré s'initie d'abord à l'art du décor sur céramique et admira toute sa vie Giricault, Le Lorrain et Rembrandt.
En 1823, il arrive à Paris où il travaille chez un oncle qui emploie Auguste Raffet, Louis Cabat et Narcisse Diaz de la peña. Il fait alors également la connaissance de Constant Troyon, ouvrier peintre à la manufacture de Sèvres. Il est ensuite admis dans l'atelier du paysagiste Diébolt et vend ses premières peintures à Paris. Devenu l'ami du paysagiste Louis Cabat, celui-ci le persuade d'abandonner la céramique pour peindre des scènes de genre et des paysages de plein air. Il étudie les peintres hollandais du XVIIe siècle dont il demeurera grand admirateur et, en 1831, expose pour la première fois au Salon avec des paysages du Limousin. En 1832, il séjourne dans le Berry avec Cabat et expose quatre œuvres au Salon de 1833 où il obtient une médaille de seconde classe comme peintre de genre. Il se rend en Angleterre en 1834 afin d'y étudier John Constable, le maître du paysage anglais, qui influencera profondément son œuvre. Lors du Salon de 1835, Eugène Delacroix le félicite pour la facture de ses ciels. Il reçoit chez lui de nombreux artistes comme Scheffer ou Barye.
Il fréquente Barbizon avec Théodore Rousseau. Ses relations avec Rousseau sont fraternelles, romantiques, souvent orageuses, quasi exclusives à certaines périodes, ont suscité bien des commentaires. L'influence réciproque des deux hommes constitue une des clefs de l'évolution de leurs œuvres. Bien que Van Gogh n'ait probablement jamais rencontré Dupré lors des séjours parisiens, celui-ci manifeste toute sa vie une profonde admiration pour son aîné et porte sur son œuvre un regard d'une grande acuité. Sur une durée de quinze ans, une soixantaine de mentions est identifiable dans la correspondance de van Gogh, le plus souvent adressée à son frère Théo. Ces lettres contiennent des descriptions enthousiastes des œuvres de Dupré. Le peintre incarne à ses yeux le romantisme à la française et il associe fréquemment son nom à celui de Victor Hugo.