Bataille entre la cavalerie chrétienne et turque avec château
La peinture représente une bataille sanglante entre la cavalerie chrétienne et la cavalerie turque.Caractérisée par dynamisme, intensité de couleur et lumière, la scène principale occupe la section horizontale inférieure de la toile, optiquement interrompue par les fumées noires des tirs d’où émergent, sur la gauche, les tours d’une forteresse.À droite, au loin, on peut apercevoir le combat en cours dans la campagne, au-delà de laquelle on remarque la pâle présence de hauteurs créant une cinquième, marquant l’horizon.Pour encadrer la scène contribue à gauche, contre la lumière et au tout premier plan, une portion de mur.Le peintre introduit cependant un cheval à terre dont on ne voit que l’arrière, escamotage pour impliquer l’observateur en le faisant devenir actif et participant à la scène.Au premier plan, des corps inanimés, des chevaux blessés et, dispersés sur le sol, des armes et un tambour exaltent le caractère dramatique de l’affrontement.
La force expressive, l’intense gamme chromatique attentive aux conditions de lumière et le coup de pinceau fin, décidé et dramatique, suggère l’attribution à Antonio Calza, l’un des plus importants peintres de batailles du XVIIe siècle, excellent élève et continuateur du plus grand interprète du genre, Jacques Courtois dit il Borgognone (Saint-Hyppolite 1621 - Rome 1676).Il Borgognone, bien qu’il n’ait pas eu une véritable école ou des élèves directs, se pose comme point de référence primaire de la part des "battaglisti" italiens et étrangers.
Le genre de la peinture de batailles rencontre un très grand succès dans les collections de la noblesse italienne et européenne des XVIIe et XVIIIe siècles.Les batailles de la Renaissance italienne, où la scène convergeait vers un protagoniste précis, évoluent vers une typologie de combat "sans héros".La cruauté du réalisme des détails et le développement dynamique du récit confondent la figure du protagoniste, quand il est présent, pour donner de l’importance au tourbillon des chevaux et des combattants armés, parmi lesquels, par ailleurs, il n’y a pas de vainqueur.
Les documents fiables relatifs à la vie et aux déplacements d’Antonio Calza sont rares ; il a été tout aussi difficile de reconstituer, par la critique, un catalogue d’œuvres autographes. À travers des peintures présentes dans des collections privées, des musées et des tableaux passés sur le marché antiquaire, il a été possible d’identifier un corpus copieux de travaux qui sont imputables à sa main. Le travail des historiens de l’art, ainsi que celui des antiquaires, en conférant des attributions justes afin de tracer au mieux la figure de Calza, se poursuit mais les études sont encore en cours. En ce sens, il faut certainement signaler le travail de Giancarlo Sestieri, qui a enquêté sur la production artistique des combattants et de Calza, permettant ainsi la comparaison des nombreuses œuvres photographiques rapportées, d’identifier et de reconnaître les qualités stylistiques qui caractérisent le corpus de peintures qui lui sont attribuées aujourd’hui.
Antonio Calza naît en 1653 en Italie, à Vérone et entre en 1664 à Bologne dans l’école de Carlo Cignani, se consacrant à la peinture de batailles et de paysages. Il se perfectionne ensuite à Rome, où il connaît les œuvres de Jacques Courtois, alors incontesté chef d’école du secteur. En 1675, il retourne à Vérone et épouse une veuve de 88 ans qui, en mourant, lui laisse un riche héritage. Très apprécié de la noblesse et de la bourgeoisie, il reçoit de nombreuses commandes. Bartolomeo Dal Pozzo (Les Vies des peintres, des sculpteurs et architectes véronais, 1718) loue "trois grands tableaux de batailles et de villages" dans la maison Allegri et, près de "Rizzardi sul Corso", quatre grands paysages, tous disparus. À la suite d’un homicide involontaire, Calza se réfugie à Bologne, où il entreprend une carrière flatteuse.
Parmi les œuvres qui lui procurent la plus grande renommée, il y a quelques portraits égarés. Là, il se remarie, mais il reste bientôt veuf. En 1706, elle est à Venise, où elle épouse en 1708 sa troisième épouse, Angiola Agnese Pakman, peintre flamande de fleurs, fruits et animaux, qui devient sa collaboratrice. Après 1710, il est à Milan, où il peint, assisté de deux élèves, pour le général autrichien Martini, "un tableau de grandeur démesurée", représentant La Battaglia Torino. Nommé en 1714 par le prince Eugène de Savoie à Vienne, il peint pour lui une Prise de Belgrade, "un portrait de ce prince à cheval avec en toile de fond une bataille" (Dal Pozzo), et un autre, également équestre, de l’empereur avec une scène de chasse. Même de ces œuvres il n’y a plus trace. Il meurt à Vérone, où il peut revenir à la suite de l’absolution de ses fautes, le 18avril1725. Grâce à l’augmentation continue de son catalogue, ce maître a regagné une position de prestige dans le panorama pictural du genre de la bataille.
Calza dès le début, tout en assimilant la leçon de Borgognone, développe un style personnel, basé principalement sur son chromatisme vivant et vif, caractérisé par des rouges et des bleus éclatants, et sur la liberté figurative désinvolte.Sa rédaction matérielle est rapide et immédiate, souvent avec des finitions successives.
L’œuvre présente les caractères stylistiques particuliers de la peinture de Calza.La toile, en outre, trouve plusieurs comparaisons possibles avec des œuvres appartenant à son corpus, dans lequel il est possible d’identifier des figures et des détails récurrents également présents dans la toile en objet.Parmi ceux-ci sans aucun doute significatives sont les fréquentes tours qui concourent à décorer la composition et qui, conjointement aux nuages et aux fumées noirs, créent une sorte de cinquième, une présence scénique, autour de l’espace du conflit.De même, les chutes exquises que le peintre dépeint dans ses affrontements au premier plan sont comparables au sujet présent dans la toile en objet.Les corps sont placés en avant, les bras sans défense laissent tomber les armes et un turban roule à côté du corps.Un détail est souvent présent dans les toiles de Calza: un tambour, placé au premier plan, renversé et abandonné.Le grand nombre d’œuvres dans lesquelles il est décrit, comme une signature du peintre, et les environs stylistiques déjà analysés, convainquent l’attribution de l’œuvre à Antonio Calza.
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