La porcelaine de Paris doit surtout sa renommée aux manufactures de porcelaine dure qui s’y multiplièrent à partir de 1771, lorsqu’il devint possible de se procurer le kaolin de Saint-Yrieix la-Perche à côté de Limoges et de concurrencer Sèvres dont le privilège exclusif se relâchait.
A Paris et aux environs, de nouvelles manufactures s’établirent échappant à toutes poursuites, grâce au patronage de princes royaux. Ce furent tour à tour, celle du comte de Provence à Clignancourt nomméeManufacture de Monsieur (1771), celles de Marie-Antoinette, rue Thiroux appelée manufacture de la Reine (1776), celle du duc d’Angoulême, rue de Bondy, fondée par Dihl et Guerhard (1780), ou du duc d’Orléans (1784).
A la fin du XVIIIe siècle, on comptait à Paris plus de vingt fabriques de porcelaine dure. Parmi les principales manufactures citons celles aux enseignes dela rue de la Fontaine-au-Roi,dite aussi manufacture de la Courtille, dirigée par Locré (1771),la rue Popincourt,fondée par Jean Nast (1782),la rue du Petit Carrousel (1774), le faubourg Saint-Denis ou faubourg Saint-Lazare établi par Pierre Hannong (1771).
Leur production visa toujours à imiter les œuvres de Sèvres, dont elles s’efforçaient de s’approprier les procédés et d’attirer les ouvriers. Interdiction leur était faite d’employer l’or et les fonds de couleurs réservés à la seule manufacture du roi, mais ces ordonnances ne furent pas toujours respectées et, en 1784 et 1787, intervenaient de nouveaux arrêts leur accordant entière liberté.