Signe et daté en bas à droite 1893, notre tableau correspond a la période bretonne de l’artiste, c’est un paysage de la cote d’Emeraude, probablement le Cap Fréhel.
Fils et élève du graveur et paysagiste Louis Noirot , il débute au salon à Paris en 1874 avec un fusain , Pâturages aux environs de Roanne , il séjourne ensuite quelques temps à Lyon où il reçoit les conseils de Ravier et subit l’influence de l’école lyonnaise. A Paris il est l’élève de Daubigny, séjourne de 1880 à 1886 à Fontainebleau puis s’installe au Bourzat mais circule beaucoup et peint de nombreux paysages de la région de Riorges ou des gorges de la Loire . En 1893 il plante son chevalet à Saint Malo, en 1987 au Puy; son art s’aère et s’élargit et il exprime dans de grands formats sa vision terrienne et maritime de l’espace et de la lumière. Il expose régulièrement au salon depuis 1877 mais également a saint Etienne et à Roanne où se forme sous le nom un peu abusif, d’école de Roanne un foyer pictural réunissant plusieurs artistes locaux. En 1901, il va peindre à Toulon et dans la région, puis en 1908 et en 1914 en Bretagne ou il exécute des paysages marins d’une grande finesse. Enfin a partir de 1915 il peint en Auvergne. Le musée de Roanne et plusieurs bâtiments publics de la ville possèdent ses œuvres ainsi que les musées de Lyon , Saint Etienne , Le Puy , Toulon.
On peut noter aussi que les tableaux retenus par les jurys parisiens étaient sur le même thème: en 1889, dans le cadre de l’Exposition universelle, Le rocher de la Madone (près du Saut du Perron) reçut une mention d’honneur; en 1893, Le Saut du Perron représenta la France à l’Exposition universelle de Chicago, et la même année Lever de lune à Saint-Maurice reçut au salon la médaille de deuxième classe (plus haute récompense puisqu’à ce salon de 1893, la médaille de première classe ne fut pas attribuée).
Noirot a nourrit sa vie durant un attachement pour la peinture de plein-air (qu’il acquis ou développa très certainement âpres sa période Barbizonesque de 1880 à 1886). Habile a transcrire les multiples variations des décors maritimes (l’artiste ne l’oublions pas fut nommé peintre officiel de la marine en 1899) Noirot marie ici habilement les bleus et verts, en contraste avec une palette plus sombre du ciel et de la cote, de littoral breton par gros temps.
- Félix Thiollier, Émile Noirot peintre. Nombreuses reproductions de dessins originaux..., Saint-Etienne, chez l'auteur, 1896, 24p.
- Émile Noirot: catalogue de la double exposition organisée en commémoration du cinquantième anniversaire de sa mort, Musée Joseph Déchelette et Salle Albert Serol, du 3 au 5 mai 1975, ville de Roanne, Roanne, Musée J. Déchelette, 1975, 6p.
- Émile Noirot: exposition rétrospective, 16 juin-30 octobre 1990, Roanne, Musée J. Déchelette, Roanne, Musée J. Déchelette, 1990, 105p.
- Philippe Auclerc, «Louis et Emile Noirot, paysagistes de la Loire», La Loire et ses terroirs, no58, 2006, p.47-59
- Philippe Auclerc, «Emile Noirot (1853-1924): les gorges de la Loire dans l'œuvre de l'artiste», La Loire et ses terroirs, no59, 2006-2007, p.52-58
- Dominique Noirot, Émile Noirot, artiste peintre: mon grand-père, 1853-1924, Roanne, Thoba's éditions, 2015, 263p.
- les peintres de la cote d’Emeraude, Leo Kerlo , René Le Bihan edition Le chasseMarée / Armen 1998.