Origine: Inde
Culture: Jaïne
Époque: Xème - XIIIème siècle
Matière: Grès
Hors socle: 20 x 17 cm
Condition: Petits accidents et manques visibles
Provenance: Ancienne collection privée
À noter que la pièce présente une teinte plus sombre que
ne le laisse supposer le traitement numérique de l'image
Beau visage de Tirthankara à la grande douceur caractérisé par de fins sourcils en relief à la courbure délicate surplombant deux grands yeux mi-clos en amande. Le nez fin aux narines dilatées surplombe une bouche lippue esquissant un léger sourire au-dessus d'un petit menton prognathe. À l'instar des représentations du Bouddha, le cou est orné des trois plis de beauté et les oreilles présentent des lobes distendus par le poids des bijoux symbolisant ainsi l'origine royale du sujet. La coiffure élaborée en une série de longues mèches incisées accueille en son sommet le shrivatsa, symbole de l'homme supérieur ayant dépassé les contingences du monde terrestre.
Le traitement particulier de la chevelure en longues mèches nous laisse à penser que nous serions ici en présence de Rishabhanâtha, le premier des Tirthankara. En effet, il est le seul parmi les 24 Jina à arborer une longue chevelure dont les mèches de cheveux retombent sur ses deux épaules. Malgré l'état lacunaire de celles-ci sur notre pièce, quelques traces de relief subsistant du côté du lobe de l'oreille droite nous indiqueraient la présence originelle de ces mèches de cheveux.
Le Jaïnisme est l'une des trois grandes religions anciennes de l'Inde. Mahâvirâ, son fondateur historique vécut entre 540 et 468 av J.-C. et est contemporain du Bouddha. Selon la doctrine, Mahâvirâ aurait été précédé de 23 autres Tirthankara (faiseurs de gué) nommés Jina (vainqueurs). Avec les autres religions classiques de l'Inde, le Jaïnisme partage la même foi dans le cycle des existences (samsara) et dans le déclin périodique du monde. Afin de se libérer de ce cycle, la doctrine jaïne préconise une conduite ascétique prônant le renoncement aux attraits terrestres ainsi que la non-violence (ahimsa, ou 'désir de non nuire' ) envers toute forme de vie, l'ahimsa représentant la doctrine cardinale du Jaïnisme.