Peintre du groupe dit des "Peintres de la Réalité Poétique" (avec Jean Cavaillès, Legueult, Planson, Maurice Brianchon), ami intime d'Albert Marquet (Marcelle Marquet dira de lui qu'«il réussissait les Marquet mieux que Marquet lui-même»). Également élogieux, Albert Camus dira de Gustave Lino (lors du Salon des artistes algériens de 1934): «Ses marines, si l'on y sent l'influence de Marquet, n'en sont pas moins de véritables réussites, sensibles, fraiches et d'une seule venue». Tout cela dans le respect de cette mouvance artistique qui, comme l'écrit E. Cazenave: «à un orientalisme rêvé les Artistes d'Algérie opposent un orientalisme vécu». Sa palette est particulièrement colorée, souvent linéaire, avec une prédilection pour les bleus, prenant pour motif toutes les villes et villages visités.
Mais sa créativité ne se limite pas aux paysages, c'est aussi un portraitiste accompli et son talent le fera peu à peu évoluer de l'expressionnisme à une peinture de plus en plus contemporaine dont le modernisme se révèle sur la fin de sa vie au travers de ses «Compositions». Il s'inscrit alors dans la peinture algéroise contemporaine d'après-guerre avec: Sauveur Galliero, Jean Simian, René-Jean Clot, Pierre Pruvost, Jack Chambrin, Jean-Pierre Blanche, Pierre Clément, etc.
Devenu membre éminent de l'école d'Alger, il expose à la Galerie de l'Institut - rue de Seine à Paris en 1957, à la suite de laquelle la Ville de Paris lui achète une toile, Intérieur, qui sera exposée au Palais du Luxembourg. Il obtiendra à titre posthume le dernier Grand Prix Artistique de l'Algérie en 1962.