SAINTE MARIE L'ÉGYPTIENNE
MELCHIORRE GHERARDINI appelé IL CERANINO, attribué
Milano 1607-1668 Milano
Huile sur toile
115 x 94 cm / 45,2 x 37 pouces; 140 x 120 cm / 55,1 x 47,2 pouces
PROVENANCE
Christie's, Londres, Old Masters Pictures, 15 décembre 2000, lot 64 (comme disciple de Jusepe de Ribera, lo Spagnoletto);
Collection de Sir David Tang, Londres
Ce tableau de sainte Marie l'Égyptienne capture l’essence de l’ascèse et de l’endurance spirituelle. Son corps allongé, légèrement décentré, exprime l’humilité et l’abandon, accentués par sa tête inclinée et ses mains croisées. La palette sobre et la composition épurée renforcent l’idée de solitude dans le désert.
Un élément clé est la présence des trois pains, discrètement placés dans le coin inférieur. Ils ne sont pas seulement un symbole mais servent de point d’ancrage visuel, reliant la scène à la réalité matérielle. Ils font écho à son récit :
« En sortant de l’église, un inconnu me regarda et me donna trois pièces, en disant : "Ma sœur, prends ceci." Et, prenant l’argent, j’achetai trois pains et les emportai avec moi dans mon voyage, comme un don béni. » (La Vie de sainte Marie l'Égyptienne, Orthodox.net)
Avec le temps, ces pains durcirent et furent consommés lentement, reflétant son détachement progressif du monde matériel :
« J’avais deux pains et demi lorsque j’ai traversé le Jourdain. Ils séchèrent rapidement et devinrent durs comme la pierre. En mangeant peu à peu, je les ai finis après quelques années. » (La Vie de sainte Marie l'Égyptienne, Orthodox.net)
L’artiste évite tout excès dramatique ou surcharge de détails, privilégiant des formes simples et des couleurs sobres pour souligner le vide et la dévotion. Les pains, placés comme un élément central discret, renforcent subtilement le thème de la survie spirituelle – non par l’abondance, mais par la persévérance.