Signé et titré « l’enlèvement » dans un cartouche.
Cette scène est inspirée d’un passage des métamorphoses d’Ovide, au cours duquel le centaure Eurityon essaie en vain d’enlever Hippodamie, la jeune épouse du Roi des Lapiths, peuple pacifique de Thessalie. Elle avait été auparavant reprise par des peintres renommés comme Rubens.
Cette sculpture est documentée pour la première fois en 1871 à travers sa version en terre cuite.
Auguste Rodin entré en 1864 dans l’atelier de Carrier Belleuse, comme praticien jusqu’en 1871.
June Hargrove, a démontré que le corps du centaure qui ondule avec une musculature audacieuse est caractéristique des modèles de Rodin, émet l’idée que L’enlèvement d’Hippodamie de Carrier-Belleuse ait pu être en partie modelé par Auguste Rodin.
En effet, de 1864 à 1871, Rodin travaillait dans l’atelier de Carrier- Belleuse à Bruxelles et ce modèle aurait été conçu à la fin de son séjour en Belgique. Effectivement dans le contraste entre la volupté du corps féminin dénudé et la dureté des traits du centaure, on peut distinguer les deux approches des sculpteurs, le romantisme de Carrier-Belleuse, et la force brute de Rodin. Le traitement anatomique du personnage principal est à rapprocher des hommes meurtris du Vase des Titans. Ce bronze fait partie des collections de la National Gallery à Washington où il est présenté avec une possible participation d’Auguste Rodin, alors élève de Carrier-Belleuse.
La colonne de marbre vert portant ce bronze accentue la puissance de ce corps à corps et la violence de l’élan qui emporte ce groupe, le centaure Pyloüs se cabrant avec fougue pour enlever Hippodamie, qui lui résiste, cette sculpture illustrant un épisode tiré d’Ovide.
Bibliographie :
Musées présentant (entre autres) des œuvres d’Albert-Ernest Carrier-Belleuse :