La tenue antiquisante de notre personnage, sa nudité affichée ainsi que la présence de quelques objets clefs, inscrivent notre oeuvre dans le registre de l'Allégorie. La présence du petit miroir qu'elle tient, ainsi que la corne d'abondance portée par le putto, pourraient désigner ici l'Allégorie de la Prudence, telle qu'on la retrouve figurée sur une estampe de Federico Zuccaro aujourd'hui conservée à la Bibliothèque Nationale de France (Paris, BNF, Estampes, Rès.B3). En effet, la présence du miroir comme attribut de la Prudence remonte au Moyen Âge et signifie la prévision de l'avenir et la connaissance de soi. On le retrouve dans les mains de cette allégorie dès 1305 dans une fresque de Giotto à l'Arena de Padoue, mais aussi plus tard chez Simon Vouet ou le Baciccio. Quant à la corne d'abondance, plus rarement utilisée, elle signifie que "l'abondance est une conséquence de la prudence".
La vie insufflée à ce groupe ainsi que le caractère enjoué et sensuel des figures confèrent à notre sculpture tout le charme qui caractérise les productions en terre-cuite flamandes du XVIIIe siècle.